La femme de l’année

La fin d’année est toujours celle des « awards ». PAGTOUR a révélé les siens, tout comme le magazine TIME qui, on s’en doutait, a célébré le président élu. A ma connaissance, moi qui suis abonné à TIME depuis les années 1970, ce fut toujours le cas. Sauf que, cette fois, la vice-présidente Kamala Harris l’accompagne. Et c’est heureux.

En Belgique, j’aurais certainement voté pour Anne-Sophie Snyers (UPAV), mais pour son courage, sa résilience et son sourire malgré un contexte difficile. Et je parle là de sa vie privée. C’est une bien belle personne et l’UPAV a la chance de l’avoir. Du reste, ses prestations sur les antennes de télévision ont été remarquables.

Alors, j’ai cherché une autre « femme de l’année ». Oui, je suis plus féministe qu’on le croit. Je l’ai trouvée, mais malheureusement, elle n’est plus de ce monde.

Voyez-vous, on dit des jeunes que ce sont des « je-m’en-foutistes » et que « le boulot n’est pas leur objectif » ni leur raison d’être. C’est vrai et j’en connais comme ça qui me disent vouloir « profiter du système », c’est-à-dire du chômage et d’autres facilités. Je les vois à l’œuvre et ils sont assez doués pour contourner les méandres de l’administration, savoir combien de temps travailler (on dira « prester » pour être juste) avant de se faire renvoyer, re-chômage, etc. Très forts!

Mais là, la petite Alysson voulait travailler. Et comme personne ne cherchait à l’engager (j’avoue – et en suis malheureux – ne pas connaître son périple, la presse ayant été très avare sur ce sujet), elle a décidé de monter son commerce elle-même. Putain de Covid, ce n’était pas le bon moment !

Alors, voilà un emprunt pour un salon de coiffure pour exercer son art de la barbe. Et ça marche bien. Puis la fermeture car « commerce non essentiel ». L’emprunt, lui, il reste essentiel. Alysson craque. Elle ne va pas s’en sortir. Je ne connais pas sa vie privée, mais elle n’a pas sans doute un partenaire pour se réfugier dans ses bras, une famille… Non, elle fait le grand saut et met fin à ses jours. Une si jolie jeune fille qui avait tout pour vivre une vie heureuse. Pourtant pas très émotif, j’ai été bouleversé.

Alysson Jadin, c’est le symbole de tous les indépendants qui souffrent et que les fonctionnaires envoient dans des méandres administratives ; c’est le symbole de l’angoisse des patrons de PME – dont les agences de voyages – qui s’inquiètent d’année d’économies qui disparaissent ; c’est le symbole de ceux dont on se moque finalement car ils n’ont pas de connexions avec le pouvoir politique.

Alysson Jadin est ma « woman of the year ». J’aurais aimé la serrer dans mes bras, mais, virus ou pas, c’est trop tard. En revanche, j’aimerais tellement que des ministres qui parlent de chocs à administrer en faisant fermer les commerces comme les barbiers, se taisent définitivement. Pour moi, ce sont des ministres non-essentiels.

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