Lors d’une conférence vidéo avec ses salariés, Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, a annoncé ses vues futuristes sur le développement du télétravail dans l’entreprise. Mais, revers de la médaille, il les a aussi prévenu qu’en s’éloignant de la Silicon Valley, leurs salaires seront réévalués selon le lieu où ils travaillent.
« Nous allons être l’entreprise la plus avant-gardiste en matière de télétravail à notre échelle », a-t-il déclaré lors d’une conférence vidéo en direct avec ses salariés… et dévoilée par le site CNBC.
Après les contraintes imposées par la covid 19, il a précisé que 50% de ses employés pourraient travailler à distance dans les cinq à dix prochaines années et qu’il compte recruter « de manière agressive » dans tous le pays.
« Une nécessité fiscale et comptable »
Après ces plutôt bonnes nouvelles, Mark Zuckerberg en a annoncé une mauvaise… et de taille. En effet, les salariés qui décideraient de déménager vers des endroits moins chers que la Silicon Valley pour augmenter leur pouvoir d’achat devront accepter une baisse de salaire. Cette mesure sera appliquée dès le 1er janvier 2021.
« Nous ajusterons le salaire à votre emplacement à ce moment-là », a annoncé Mark Zuckerberg en expliquant que cette mesure est « une nécessité fiscale et comptable ». Lors de son message, il a ajouté qu’il y aura de « graves conséquences pour ceux qui ne sont pas honnêtes à ce sujet ». Après la carotte, le bâton ?
Bientôt des « télémigrants » ?
Avec le confinement, on s’est rendu compte que les ingénieurs, cadres et autres métiers intellectuels pouvaient très bien travailler à distance, en Normandie, en Bourgogne, sur la côte d’Azur et pourquoi-pas en Tunisie au Maroc ou encore plus loin ?
Pour les points positifs, le télétravail c’est d’abord une chance pour revitaliser des pays, régions et autres territoires oubliés… à condition qu’ils bénéficient d’une bonne couverture Internet et réseau téléphonique, ce qui n’est pas toujours le cas en France… Mais ces cadres à haute contribution économique déserteront alors les villes et autres centres urbains ou périurbains. On déshabille Pierre pour habiller Paul en quelque sorte.
L’autre revers de la médaille, c’est que le télétravail peut aussi donner des idées aux entreprises pour faire des économies en « délocalisant » l’activité intellectuelle dans les régions ou surtout les pays à bas coût. Alors, verra-t-on dans un futur plus ou moins proche des «télémigrants» ? Des travailleurs immigrés… mais pas émigrés !
On vit vraiment une époque formidable… Que dire alors, le télétravail oui, bien sûr, mais avec modération, car rien ne remplacera le contact humain… Jusqu’à quand ?
(Avec AFP)