La Croatie, le pays aux mille îles

Plus exactement 1.185 îles, rochers et récifs, dont à peine une soixantaine sont habités. La carte de visite la plus séduisante du pays ! Trois îles, Pag, Rab et Dugi Otor, trois expériences pour découvrir la douceur de vivre insulaire propre à ces bouts de terre parsemés en mer Adriatique : patrimoine historique, randonnées, plages, des eaux turquoise, tout est en définitive à la portée de chacun.

Au départ de Zadar, il est aisé de joindre l’île de Pag, une quinzaine de kilomètres à peine jusqu’au pont de 280m qui enjambe l’étroit chenal qui sépare l’île du continent. Au fil de la trentaine de km qui mène à la capitale éponyme, au cœur même de l’île, on s’enfonce dans un décor de plus en plus désertique.

Un habitat rare, de la roche nue ou alors des buissons qui rappellent la garrigue. A l’approche de la petite ville, on longe des carrés de marais salants qui viennent buter sur les piliers du pont qui relie la vieille ville sur la rive nord de la baie à la nouvelle ville sur la rive sud.

Salines et moutons, deux richesses de l’île de Pag à la fois rongée par le sel et les mammifères

Pag la blanche

Première impression en arpentant les venelles de cette localité bâtie sur ce site durant le 15ème siècle après que la ville originelle, la Stari Grad, perchée sur une colline voisine ait été ravagée par les Zadarois : une ville toute en pierre blanche qui cache dans sa patine des fenêtres ouvragées à la vénitienne, des portes gothiques, un palais ducal, des restes de fortifications imposantes, une sobre église Renaissance dont la rosace évoque la fameuse dentelle de Pag qui se laisse découvrir dans un petit musée, une délicate production séculaire brodée (et non crochetée) avec une aiguille et du coton fin comme des toiles d’araignée et qui était jadis fameuse jusque dans la cour autrichienne des Habsbourg.

Pasksir, un vrai fromage artisanal, 100% lait de brebis de l’île de Pag

La vie s’écoule ici sans bruit, à peine celui des conversations sur les bancs qui longent le port ou les cris des enfants qui dévalent les venelles en bicyclette.

De l’autre côté du petit pont qui enjambe le chenal, on visite un ancien grenier à sel du 18ème où s’entassent encore le gypse el la fleur de sel, qui firent durant deux millénaires la richesse de Pag.

Ce n’est pas pour rien que les Vénitiens s’emparèrent de l’île durant près de 4 siècles. Si aujourd’hui, l’exploitation du sel est moins importante, il n’en reste pas moins essentiel à la production du Paski sir, un fromage artisanal exporté dans le monde entier.

En effet l’île est battue par la bora, un vent d’hiver glacé qui souffle depuis le Velebit, la chaîne de montagnes qui longe le continent. La rare végétation se charge de sel ingéré ensuite par les brebis qui courent partout dans l’île, à la recherche entre autres d’une sauge sauvage iodée et salée qui parfume leur lait et donne un goût inimitable aux savoureux gigots de pré-salé qui se dégustent au printemps.

La petite ville de Pag illuminée par un arc-en-ciel

Il reste alors à découvrir cette île dont la frange nord abrupte, escarpée et complètement brûlée par les vents, étire de vastes étendues de caillasse désolée tandis que la frange sud plus à l’abri est à fleur d’eau, avec de jolies criques aux eaux transparentes et quelques plages de fins graviers aux paysages lunaires.

Il faut aller jusqu’à Lun, à la pointe de l’île, pour découvrir des milliers d’oliviers aux troncs tordus qui résistent au vent violent de l’hiver derrière de hauts murets de pierres blanches. Ailleurs, les arbres sont inexistants et les brebis gourmandes ne leur donnent aucune chance de croître.

La petite ville de Rab et son oasis telle qu’elle surgit depuis le sommet du mont Kamenjak

Rab, la belle

Quand on la découvre depuis le ferry, cette petite île minérale coupée par la barrière rocheuse du mont Kamenjak évoque un morceau de lune tombé dans les eaux cristallines de la mer Adriatique et ô surprise, l’autre versant est une oasis luxuriante où croissent la vigne et les oliviers, les fruits de saison et les primeurs, autant de vergers et de jardins qui cernent une petite capitale dont la vieille ville érigée sur un promontoire rocheux a conservé intactes ses fortifications vénitiennes.

Les 4 clochers de Rab, l’inévitable carte-postale de la ville

Rab ville basse vit au rythme de la marina et des petits bateaux de pêche tandis que la ville haute se découvre au fil de venelles courbes pour casser la progression du vent.

On ne se lasse pas de se promener dans le lacis de ce décor moyenâgeux, d’une église à l’autre toutes accompagnées d’un campanile.

L’île ne compte que quatre villages mais bien plus de criques ciselées où les plages de sable blanc invitent à la détente.

Bienvenue à Rab, l’île avec le plus de plages de sable de toute l’Adriatique

Les plus sauvages qui sont une belle invitation pour les amateurs de solitude se méritent au terme de balades balisées, à pied ou à vélo

Saviez-bous que c’est à Rab qu’est né le naturisme puisque c’est ici que le roi d’Angleterre Edouard VIII vint en vacances avec sa bien-aimée Wallis Simpson en 1936

Le phare Veli Rat sur l’île de Dugi Otor avec sa tour de garde de 42 mètres de haut.

Dugi Otok, l’île verte

Bande de terre d’une cinquantaine de kilomètres à peine, l’île se partage entre d’un côté un parc Natura 2000 souligné sur sa côte par de hautes falaises crayeuses et de l’autre par des collines arides plantées de murets de pierre sèche qui déboulent vers des villages pittoresques qui semblent retirés du monde et vers de rares plages de galets ourlées par des eaux cristallines propices à la baignade et au snorkeling.

La plage de Sakarun sur l’île de Dugi Otok, un ruban de sable de 800 mètres de long, une des plus belles plages rurales de l’Adriatique

A la pointe de l’île se dresse un phare, le plus haut de l’Adriatique, avec sa lanterne perchée à 42m. Il domine une mer émeraude et un rivage serti par une ligne rocheuse d’une blancheur éclatante.


Infos

www.tzgpag.hr/en et www.rab-visit.com

L’aéroport de Zadar est le point d’arrivée le plus proche et est desservi entre autres par Ryanair. Le plus simple est d’y louer une voiture. L’agence croate Nova Gratia offre d’excellents services.

Se loger : Pag au cœur de l’île est idéale pour s’y poser. La vie y est tranquille et moins chère que à Rab plus touristique. L’hôtel Intermezzo juste à l’extérieur des fortifications et de la ville piétonne assure tout le confort et le service d’un hôtel boutique. www.hotel-intermezzo-pag-island.hotelmix.fr. Le meilleur restaurant de la petite cité au pied des remparts, le Konoba Bodulo, propose une carte variée à base de produits frais.

Pour se rendre à Rab et à Dugi Otok, il faut emprunter des ferrys. Les horaires sont disponibles à l’office de tourisme.

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