Le tourisme belge reste-t-il cette année sur la même tendance de croissance qu’en 2023, une année exceptionnelle ? Présenté ce lundi soir lors d’une cérémonie officielle de remise des labels CERTA, le dernier baromètre de la Belgian Travel Confederation (BTC) n’en doute pas, qui se base sur les chiffres réels obtenus auprès de 110 entreprises/organisateurs de voyages néerlandophones et francophones jusqu’au 2 juin 2024 inclus.
Le baromètre note vis-à-vis de l’année dernière à la même période, qui était une année record, une évolution en volume qui se stabilise, mais néanmoins une augmentation en chiffres d’affaires de 7% (vs 2023). Il observe aussi une augmentation de 18% du chiffre d’affaires par rapport à 2019 pour la même période. Et l’augmentation des prix n’est pas la seule explication à cette augmentation : les Belges ont clairement une envie de voyage persistante depuis la pandémie de Covid-19.
Cette première année de vacances décalées entre francophones et néerlandophones a principalement eu un impact sur les réservations du mois d’avril, mais dans l’ensemble, les Belges sont partis en vacances au même rythme qu’en 2023, marquant une augmentation par rapport aux années avant covid. « Le panier moyen continue à augmenter en 2024, principalement dû à l’effet prix, constate Anne-Sophie Snyers, la CEO de la BTC, qui quittera l’association ce mois de juillet. Difficile de concurrencer les deux dernières années, toutes deux exceptionnelles ».
« Nous ne sommes pas un grand pays, nous ne comptons pas des dizaines de millions d’habitants… Mais nous avons la chance d’accueillir les institutions européennes, ce qui fait de Bruxelles la plus cosmopolite du monde – après Dubaï ! – et, chance pour notre secteur, nous bénéficions d’une météo qui invite à l’évasion…. C’est un fait, le résident belge aime et veut voyager, et plus d’un tiers le font à travers un professionnel, pointilleux quant à la qualité du service et de la sécurité » a-t-elle conclu.
Parmi les autres enseignements du dernier baromètre de la BTC, on notera que :
– les voyages en train ont presque doublé en 2 ans. Cette forte augmentation surprend d’autant que le secteur ferroviaire vient de loin et à encore du chemin à faire. C’est un signe que le secteur organisé peut aujourd’hui proposer des alternatives à l’avion, même pour des destinations continentales hors Europe : un casse-tête lorsqu’il s’agit de l’organiser soi-même.
– la croisière connait aussi une belle croissance ;
– les réservations de vacances en voiture tendent à diminuer ;
– toutes destinations confondues, le voyage moyen est aujourd’hui de 9 nuitées, soit une nuit de plus qu’il y a un an. Or, la longueur d’un séjour permet d’étendre son empreinte carbone, le transport étant le principal émetteur de gaz à effet de serre ;
– au niveau des destinations préférées des Belges pour cet été, sans surprise le top 3 reste l’Espagne, la France et la Grèce ;
– au niveau du top 10 des destinations les plus prisées en agences sur ces 6 premiers mois de l’année, le Portugal a remplacé l’Egypte. Pour les longs courriers, les Etats-Unis restent premiers, suivi du Brésil, de l’Inde et de la Thaïlande. Et pour les moyen-courriers, la Turquie.
– les longs courriers avaient connu un boom retentissant en 2022 et 2023, en dépassant même parfois les chiffres de 2019 de 25%. Ce niveau élevé reste d’actualité et se stabilise pour 2024.
VDM