La 3e place des Diables à la Coupe du monde va-t-elle doper notre économie?

La 3ème place de la Belgique à la Coupe du monde va-t-elle doper notre économie? C’est la question à laquelle répond aujourd’hui notre chroniqueur éco, Amid Faljaoui.

Quel sera l’impact exact des exploits de l’équipe de France sur l’économie tricolore ? Difficile de répondre à cette question car selon les économistes, les effets d’un succès en Coupe du monde sont en réalité marginaux.

Pourtant, en 1998, année de la première victoire des Bleus en Coupe du monde, la France avait enregistré une croissance économique de 3,6%, contre 2,3% l’année précédente.

« Mais on était dans un cas de figure très différent », souligne l’économiste Denis Ferrand, directeur de l’institut COE-Rexecode. « D’abord parce que la Coupe du monde était organisée en France, et ensuite parce que la conjoncture était très favorable, avec un prix du pétrole exceptionnellement bas ».

Autrement dit, il est difficile d’isoler l’impact de la Coupe du monde du reste de l’environnement économique. « En réalité, la plupart des économistes le reconnaissent: l’effet Coupe du monde est un mythe », conclut Pierre Rondeau, professeur à la Sports Management School.

« Il y a un effet sur le bonheur, c’est évident. Mais le bonheur ne fait pas la croissance et ne résout pas le chômage ». Et qu’en est-il de la Belgique, qui à défaut de gagner la Coupe du monde, s’est hissée à la 3ème place du podium. Pour Koen De Leus, l’économiste de la banque BNP Paribas Fortis, il faut aussi rester prudent.

« Quand la Belgique joue en tant que nation, c’est une marque forte, qui marche et qui marque des buts »

Il a par exemple remarqué que l’indice Bel 20 de la Bourse de Bruxelles a baissé de 0.6%, – ce qui n’est pas négligeable – lorsque la Belgique a perdu contre la France. Mais en réalité, cette chute de la Bourse de Bruxelles est plus imputable aux tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine qu’à la défaite des Diables face à la France.

Malgré ce bémol, l’économiste de BNP Paribas Fortis estime en revanche qu’un effet Mondial existe, positif et négatif. Négatif, car la productivité diminue un peu, et positif, car la consommation de produits alimentaires et de boissons augmente, la consommation dans les cafés également, sans oublier les ventes de vêtements sportifs, l’achat de matériel électronique ou de nouveaux appareils de télévision. Pour Koen De Leus, cette consommation supplémentaire peut être évaluée à un coup de pouce de 0.1% du PIB.

Ce n’est pas décisif mais c’est toujours bon à prendre, surtout à un moment où le gouvernement belge racle les tiroirs pour avoir un budget à l’équilibre.

Mais le message qu’a retenu aussi l’économiste belge, c’est que la mobilité des Diables est l’un des facteurs de leur succès. Ces jeunes footballeurs jouent dans le monde entier, et si le marché du travail en Belgique adoptait ne serait-ce qu’une fraction de cette mobilité, le taux de chômage serait plus bas. L’autre message retenu par cet économiste, c’est que quand la Belgique joue en tant que nation, c’est une marque forte, qui marche et qui marque des buts.

A comparer avec notre État qui a une structure complexe et génère une facture colossale par manque d’efficacité. Si ça, ce n’est pas un plaidoyer indirect pour une Belgique plus unitaire, je ne sais pas ce que c’est.

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