La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a annoncé hier mardi qu’elle opérerait le 17 juillet le premier vol passager en 20 ans entre Addis Abeba et Asmara, concrétisant ainsi le rapprochement entre l’Éthiopie et l’Érythrée.
Un premier vol, sur Boeing 787, quittera Addis Abeba le 17 juillet prochain à 09H00 locales (06H00 GMT), pour arriver à Asmara 01H10 plus tard, a annoncé Ethiopian Airlines dans un communiqué. Un second vol fera le chemin inverse le lendemain à 11H00.
« A Ethiopian, nous nous sentons immensément fiers et heureux de reprendre un programme de vols vers Asmara après 20 ans« , a déclaré le PDG de la compagnie éthiopienne, Tewolde GebreMariam, cité dans le communiqué.
« La reprise du transport aérien jouera un rôle capital pour renforcer les liens politiques, économiques, commerciaux et fraternels entre les deux nations sœurs« , a-t-il estimé.
Ethiopian Airlines espère être « très rapidement » en mesure d’offrir plusieurs vols quotidiens entre les deux capitales, ainsi que de lancer un service marchandises pour profiter de « l’énorme potentiel en terme de marché » des deux pays.
Après la reprise dimanche des communications téléphoniques, le retour de vols Ethiopian Airlines à Asmara est la deuxième mesure concrète faisant suite au spectaculaire rapprochement entre les deux pays.
Au lendemain d’un sommet historique de leurs dirigeants, l’Érythrée et l’Éthiopie ont en effet signé lundi dernier à Asmara une déclaration formalisant leur rapprochement et mettant fin à vingt ans d’état de guerre.
Le président érythréen Issaias Afeworki et le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ont signé une « déclaration conjointe de paix et d’amitié« , a annoncé le ministre érythréen de l’Information, Yemane Gebremeskel.
« L’état de guerre qui existait entre les deux pays est arrivé à sa fin. Une nouvelle ère de paix et d’amitié s’ouvre« , selon ce texte.
A l’occasion de la première rencontre en 20 ans entre les deux plus hauts dirigeants éthiopiens et érythréens, dimanche et lundi à Asmara, les deux pays ont signé une déclaration actant la fin de l’état de guerre entre eux.
Un conflit larvé opposait les deux pays depuis la guerre de 1998-2000, déclenchée notamment par un désaccord sur leur frontière commune et qui avait fait quelque 80.000 morts.
Le document signé par le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président érythréen Issaias Afeworki prévoit la reprise du commerce, des transports et des télécommunications, le rétablissement des relations diplomatiques et la mise en œuvre des décisions internationales sur la frontière.
Ce dégel a été lancé par l’annonce en juin par M. Abiy de la volonté de l’Éthiopie d’appliquer l’accord de paix signé en 2000 à Alger avec l’Érythrée et les conclusions en 2002 de la commission internationale indépendante sur la démarcation de la frontière.