Le départ annoncé début de cette semaine du patron de Charleroi Airport est en réalité tout sauf une surprise. Voilà plusieurs mois que les indices d’un départ s’accumulaient, Jean-Jacques Cloquet, sur la plate-forme aéroportuaire carolo depuis un peu plus de dix ans, supportant de plus en plus mal les vexations et mesquines contraintes de plus en plus pénalisantes pour l’épanouissement de l’aéroport régional.
Blessé
Outre une longue interview dans un quotidien vespéral où, début de l’été, il laissait déjà clairement poindre les possibilités d’un départ, Cloquet a moralement très mal pris la perte, curieusement imposée par le gouvernement wallon, de son titre d’administrateur délégué (CEO si on préfère) pour devenir simple directeur général.
Certes, ce changement de titre n’ a eu aucune conséquence pécuniaire mais l’homme était blessé, touché dans son amour-propre de n’être plus qu’invité au conseil d’administration de « son » aéroport.
Concurrentiel
Jean-Jacques Cloquet , qui considérait, à juste titre, évoluer avec son aéroport dans un environnement très concurrentiel tant en Belgique qu’en Europe, n’acceptait pas, mais sans s’en plaindre publiquement, de voir son salaire limité par le gouvernement wallon (actionnaire majoritaire à Charleroi via la Sowaer) à 260.000 €.
Il avait d’ailleurs plaidé sa cause récemment devant le comité de rémunération de Charleroi Airport…qui l’avait éconduit ! A noter que dans le même temps, son homologue à Liège Airport, sans que le gouvernement wallon n’ose s’y opposer, conserve, « protégé par son conseil d’administration », un salaire nettement supérieur aux 260.000 EUR imposés par Namur !
Domb, son ami
Par ailleurs, si Jean-Jacques Cloquet pouvait compter sur une équipe resserrée de directeurs , très dévoués et compétents (à l’une ou l’autre exception près) , ses relations pouvaient devenir parfois (très) tendues avec Laurent Levêque, président du conseil.
Une présidence politique (PS) qui, aux yeux de Cloquet, entravait plutôt que libérait des projets et initiatives pourtant indispensables à la croissance de l’aéroport régional.
Las, parfois vexé, Jean-Jacques Cloquet cherchait discrètement une (grande) porte de sortie que lui a offert la semaine dernière son ami Eric Domb, président-fondateur de Paradisio devenu Pairi Daiza.
Pandas impatients
Le Louviérois quittera le tarmac de Gosselies la tête haute, fier des 7,7 millions de passagers captés à Gosselies via aujourd’hui huit compagnies dont, voici peu, une transcontinentale opérant sur l’Asie (Air Belgium).
Carton plein donc pour l’ingénieur civil électricien qui, à 58 ans, effectue son dernier grand virage professionnel en prenant, sur le site de l’ancienne abbaye cistercienne de Brugelette, des responsabilités commerciale et opérationnelle comme CEO de Pairi Daiza. Les pandas, et tous les autres, l’attendent pour le début de l’an prochain.