Coup dur pour MSC et Lufthansa qui semblaient tenir la corde : le ministère de l’Économie italien a annoncé ce mercredi avoir retenu l’offre concurrente.
Le groupe Lufthansa (Lufthansa, Austrian, Swiss, Brussels Airlines…), associé à l’armateur italo-suisse MSC, était considéré comme le favori au rachat d’ITA Airways. Mais le gouvernement italien – l’Etat est actionnaire à 100% de la compagnie qui a succédé à Alitalia – en a decidé autrement, estimant “la plus conforme aux objectifs fixés» l’offre concurrente, soit un consortium formé par le fonds d’investissement américain Certares (en tant que partenaire financier), Air France-KLM et Delta Airlines.
S’engagent désormais des négociations exclusives entre les différentes parties. Le ministère de l’Economie italien précise que “des accords contraignants ne seront signés que si leur contenu est pleinement satisfaisant pour l’actionnaire public». Si cette opération est conclue, comme c’est fort probable, Air France-KLM deviendra alors « partenaire commercial et opérationel » d’ITA.
Ce choix est assez cohérent. Air France était déjà un partenaire historique d’Alitalia. Et ITA Airways avait remplacé, les semaines suivant sa création, l’ancienne compagnie nationale italienne au sein de l’alliance aérienne SkyTeam, laquelle compte parmi ses membres Air France-KLM et Delta Air Lines.
Et le transporteur transalpin pourrait vite rejoindre une autre alliance, transatlantique celle-là, constituée autour du groupe franco-néerlandais et de la major américaine, joint-venture qui inclut aussi Virgin Atlantic.
On notera également qu’ITA s’est déjà rapprochée d’Air France-KLM, sur des partages de codes et les programmes de fidélité. Le nouvel ensemble travaillerait dès à présent à la constitution d’un partenariat exclusif entre les FFP Flying Blue (Air France-KLM), Sky Miles (Delta) et Volare (ITA). On rappellera aussi que le transporteur italien a laissé entendre ces derniers mois qu’elle souhaitait faire de la France son troisième marché, après l’Italie et les Etats Unis.
Reste une autre condition à la réalisation de l’accord : qu’Air France ait remboursé au moins 75% des aides publiques obtenues pendant la pandémie. L’arrivée récente de l’armateur CMA-CGM dans son capital lui permet d’espérer une issue prochaine dans cette démarche. Le groupe franco-néerlandais pourra ainsi acquérir plus de 10% du capital d’autres compagnies aériennes, et s’inviter dans le mouvement de consolidation du secteur. Air France-KLM a d’ailleurs indiqué dans un communiqué ce mercredi envisager, non pas dans l’immédiat mais « à moyen-terme », une participation minoritaire dans ITA.
VDM