Les dégâts causés par l’ouragan Irma sont une double catastrophe humaine et économique sans précédent pour les îles des Caraïbes les plus impactées. En plus des dégâts estimés à 120 milliards par les compagnies d’assurances, elles vont être abandonnées par les touristes qui leurs préféreront vite d’autres cieux plus cléments…
Le malheur des uns fait le bonheur des autres… C’est bien connu, et c’est en résumé l’opinion des professionnels français du secteur. « Pour ces îles, ça va être une catastrophe, elles vivent essentiellement du tourisme », a expliqué à l’AFP Didier Arino, directeur du cabinet d’études Protourisme. Sur Saint Martin, et surtout Saint Barthélemy, c’est entre 60 et 90 % des emplois locaux…
Les images désolation, le dénuement des habitant, les scènes de pillages qui s’en sont suivies (et largement médiatisées) ont frappé, choqué… Et passée la compassion, la première réaction du vacancier lambda, c’est « Ben, on ira ailleurs ». Et c‘est d’autant plus vrai que les touristes qui fréquentent ces endroits chics sont souvent « des gens riches qui ont largement la possibilité d’aller ailleurs », précise Didier Arino.
Le pire est avenir
Pour Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde, les zones sinistrées vont subir une « double peine ». D’abord, il va falloir réparer les dégâts. Les pertes et dommages pourraient s’élever à 120 milliards de dollars selon l’agence de modélisation Enki Research.
Par comparaison, Harvey, il y a tout juste deux semaines , a laissé une ardoise estimée à seulement 78 milliards de dollars. Le « Killing Couple » Harvey et Irma devrait faire 200 milliards de dégâts selon l’agence. Enfoncés Bonnie and Clyde !
« les gens vont éviter ces destinations parce que ça va leur faire peur », continue Jean-François Rial, alors que justement, ces territoires auront un besoin vital de recettes touristiques. Problème : « Quelqu’un qui a la possibilité de choisir entre 30 destinations ne va pas aller dans celle où il pense que tout est dévasté ». CQFD !
Ce qui sera intéressant à suivre, c’est la réponse qu’apporteront les professionnels, tour opérateurs, croisiéristes, agences… à ces îles, autrefois paradisiaques, et dont ils ont bien profité…