Il y a un tourisme dont on parle moins, et c’est tant mieux : le « tourisme de catastrophe ». Comment appeler autrement ce voyeurisme que l’on constate à chaque « fait divers », incendie, accident, inondations ? Combien d’imbéciles viennent se régaler, faut-il croire, du malheur des autres ?
Ainsi, la petite ville de Durbuy, haut lieu du tourisme ardennais, et qui a aussi été victime des inondations qui se sont abattues sur la Wallonie, a vu défiler le week-end dernier des hordes de « visiteurs » venus constater de leurs propres yeux les dégâts subis par la plus petite ville du monde. La vieille ville inondée, ses hôtels ont même dû être évacués.
Pas les bienvenus
Bien entendu, ces curieux ont considérablement gêné le travail des bénévoles et des équipes de nettoyage venus remettre les lieux en état. « Les visiteurs seront à nouveau accueillis avec plaisir prochainement », a communiqué l’autorité locale, manière de dire que, pour l’instant, on préfère ne pas les voir. Comment ne pas comprendre ?
Durbuy n’est pas la seule ville concernée par ce « tourisme de catastrophe ». D’autres localités ont également fait le même constat, notamment en province de Liège. Comme s’il n’y avait rien d’autre à faire : retrousser ses manches, chausser ses bottes s’il le faut et donner un coup de main à tous les volontaires, venus parfois de loin. Car il y a eu, heureusement, un formidable élan de solidarité à l’occasion de cette catastrophe, auquel les réseaux sociaux, si souvent décriés, ont largement contribué.