Une légende est partie, sur la pointe des pieds : Madame Sabine de Weinberg. Les années passent mais le souvenir des « Légendes du Tourisme » reste.
Madame Sabine méritait déjà notre respect, elle mérite aujourd’hui que l’on se rappelle d’elle au-travers d’une carrière hors du commun. Aussi, avons-nous repris des extraits du discours de son petit-fils David à son sujet.
« On aimerait tout simplement te remercier de nous avoir guidé sur le droit chemin et de nous avoir appris à nous battre, à partager, à positiver et surtout à aimer sans compter. Tu t’es battue car la vie n’a pas été tendre avec toi. Enfant de la guerre, tu as dû arrêter tes études et passer par la France occupée, pour te réfugier seule, sans ta famille dans un orphelinat en Suisse.
Au retour de la guerre pour rattraper le temps perdu tu as fini tes études de journalisme en seulement 2 ans (à la place de 4), et décroché un poste de journaliste au Matin d’Anvers. C’est l’amour pour Léo, ton mari adoré, qui t’a poussé à rejoindre Monsieur Weinberg dans son agence de voyages et très vite tu as pris la relève et tu en as fait une institution a ton image, ou tout était possible et les souhaits de chacun étaient satisfaits par ta magie. Tu étais disponible 24/24h.
Mes chéries/chéris, c’est ainsi que tu appelais tes clients. Tu disais que ça les faisait sourire alors qu’ils étaient souvent stressés et au fil du temps ils te rendirent la faveur et tu es devenue « Madame Chérie » , un surnom qui te représentait à merveille. En travaillant à l’agence, j’ai été époustouflé de voir les queues interminables qui se prolongeaient dans la rue pour que les gens puissent se faire servir par toi. »
« Au-delà de l’argent donné aux mendiants sur place, tu leur offrais du réconfort. Et ce n’est pas que les mendiants que tu aidais. La liste des impayés à l’agence était colossale, et quand on s’était mis d’accord qu’on allait essayer de mettre un terme aux pratiques de crédit, pour éviter que je te gronde, je te voyais discrètement tard le soir aller remplir les caisses de ton propre argent et traficoter la comptabilité pour faire comme si les clients avaient payé leur dû.
Tu avais une légèreté, une âme d’enfant éternel qui voulait toujours apprendre et découvrir. Tout allait toujours bien pour toi, tu ne te plaignais jamais et ce jusqu’à ton dernier souffle. » Bref, Une Grande Dame est partie. RIP Madame Sabine, Madame « Chérie ».