Le résultat du référendum italien démontre, une fois de plus, qu’il faut se méfier des premiers ministres trop jeunes. Surtout lorsqu’ils proposent un référendum dont l’issue n’aboutit qu’à chambouler l’économie locale et l’économie européenne.
Il faut décidément se méfier des hommes politiques quadragénaires. Ils sont trop jeunes et ne semblent pas retenir les leçons de l’histoire. On l’a vu avec le premier ministre britannique David Cameron et on vient de le voir avec le jeune premier ministre italien, Matteo Renzi.
Dans les deux cas, ces personnalités ont été accueillies avec beaucoup d’espoir, leur jeunesse et leur dynamisme tranchaient sur l’aspect terne ou classique de leurs prédécesseurs. Mais dans les deux cas, ces jeunes premiers ministres ont fait preuve d’arrogance. L’un a joué l’avenir de son pays aux dés en proposant un référendum sur le Brexit et l’autre a fait la même bêtise en faisant l’erreur de transformer un référendum technique en plébiscite puisqu’il a annoncé que s’il perdait, il démissionnerait aussitôt. Bref, c’est une menace dans le genre, « si vous ne m’aimez pas, je pars », c’est pitoyable !
Pitoyable parce qu’on ne joue pas l’avenir de son pays sur ce genre de considérations quasi sentimentales. Pitoyable parce que ce jeune premier ministre italien a d’abord été désavoué par les plus jeunes de son pays, ceux qui sont au chômage depuis trop longtemps et ensuite par le sud frappé plus lourdement par ce fléau que le nord dont est issu le Premier ministre italien.
En Belgique, quelqu’un comme Bart De Wever – qu’on peut aimer ou pas, mais qui est un excellent historien – confiait à un homme politique que je connais bien, qu’il n’avait pas été étonné du résultat du Brexit. Pourquoi ? Mais parce que tous les référendums organisés en Europe – et Dieu sait s’il y en a eu – se sont tous soldés par un « NON » sauf une exception : le référendum pour le déplacement de l’aéroport de Nantes (en Belgique, la question royale était une consultation populaire). A part cela, dit-il, vouloir organiser un référendum, c’est se tirer une balle dans les pieds, car les personnes consultées ne répondent pas à la question, mais en profitent pour désavouer la personne qui pose la question.
En attendant, le mal est fait. Pour une fois les sondeurs avaient vu juste et la victoire du « NON » était prévue par les marchés financiers. C’est la raison pour laquelle ils sont étonnement calmes en ce moment. Mais c’est du court terme, car les banques italiennes sont bourrées de créances pourries. On parle de 360 milliards d’euros tout de même, et il faut leur trouver une solution rapidement pour éviter une contagion bancaire dont on se passerait bien. Le sauvetage de la plus vieille banque du monde, la Banca Monte dei Paschi di Sienna est toujours en suspens – mais elle n’est pas la seule. En réalité, l’Italie compte un trop grand nombre de banques peu solides – environ 700 banques au total – et donc, il faut s’attendre à des fusions dans les semaines à venir.
Espérons que plus personne en Europe ne voudra organiser un référendum, car il s’agit souvent de jouer avec des allumettes au-dessus d’un baril de poudre.