Comme chaque année, nous publions notre Panorama de l’hôtellerie en France. Jusqu’en 2019, les scores d’activité ont été bons. Surtout depuis ces 3 dernières années. Même si cela diffère selon que les hôtels soient en milieu urbain, dans un marché porteur …ou ailleurs, dans des destinations moins productrices de nuitées.
Quant au parc hôtelier, il augmente petit à petit, mais sans spectacle. Sauf à Paris. Évidemment, cette situation idéale d’activité hôtelière — que même Airbnb n’a pas réussi à contrarier — ne sera plus la même en 2020. On peut en être sûr. La crise du coronavirus, suivie d’un profond recul économique mondial seront passés par là…
Contre toute attente, par rapport aux lourdes grèves de la SNCF de la fin de l’année et aux mouvements perturbateurs continus des gilets jaunes, l’hôtellerie française s’est affichée sur un joli tableau d’honneur en 2019, avec une fréquentation nationale par ses clients quasiment identique à l’année précédente.
Avec 62,4 % de taux de remplissage en 2019, toutes régions et gammes confondues, l’hôtellerie française reste ainsi au sommet de ses scores de remplissage depuis 2017. Et, au-dessus des moyennes de ces 10 dernières années (voir graphique ci-dessous).
La période de chutes de la demande touristique dues aux attentats dès le début de 2015 et aux autres grèves des transports est pour ainsi dire oubliée. En attendant d’autres événements menaçant cet équilibre en 2020…
Selon l’Insee, près de 5 millions de nuitées hôtelières sont venues s’ajouter aux 210 millions de l’année 2017 et 1,7 million entre 2018 et 2019.
Seul changement, les hôtels français ont reçu davantage de clientèle résidente (Français et étrangers vivant en France) en 2019 comparé à 2018 (+ 3,5 millions de nuitées) et moins de clientèle internationale (- 1,8 million). Au final, 64,4 % de la demande hôtelière sur le plan national provient des résidents et 35,6 % des non-résidents.
Airbnb et l’hôtellerie
Ce bond spectaculaire de la demande hôtelière depuis 2017 finit par discréditer complètement les polémiques à l’encontre d’Airbnb et de ses concurrents, les accusant de capter massivement les clients de l’hôtellerie et de lui faire concurrence.
C’est là une légende et une désinformation, alimentées continuellement par ceux qui ont trouvé un intérêt à ça. Airbnb n’a jamais proposé autant de logements en France que depuis ces 5 dernières années. Ce qui n’a pas empêché l’hôtellerie d’enregistrer près de 15 millions de nuitées de mieux depuis 2015.
Si Airbnb prenait vraiment des clients à l’hôtellerie, cela se verrait aussitôt dans les taux d’occupation hôteliers. Il n’en est rien. Plus globalement, Airbnb existe dans le monde depuis une douzaine d’années (à peine) et parallèlement l’hôtellerie française n’a pas vu chuter sa fréquentation sur ce même laps de temps, excepté — de peu — en 2016, à cause des attentats.
Nos études ont démontré à plusieurs reprises qu’il s’agit de formes d’hébergements ayant chacune leur vocation distincte et des motifs de séjours particuliers par leurs clientèles. Les hôtels, c’est clairement pour les courts séjours ; les locations d’appartements et de maisons, c’est pour les plus longs séjours. Ils sont donc complémentaires et peuvent accueillir, selon les besoins de déplacements, les mêmes clients, sans se concurrencer.
Panorama 2020 de l’hôtellerie en France 2020 par Coach Omnium — 29e édition annuelle
Mark Watkins