Alors que le tourisme traverse la plus grave crise de son histoire et qu’on s’attend, hélas ! à des dizaines de faillites, un nouveau tour opérateur est en train de voir le jour sur le marché BeLux, sous le nom de Yello Sun. Et généraliste, de surcroît ! Naïf, cinglé ou visionnaire ?
Ulrich De Smet, son fondateur, n’est cependant pas un amateur, loin de là !
Diplômé de l’école hôtelière « Ter Duinen » à Coxyde et bachelier en management international hôtelier de la très chic école Vatel, il a pourtant plus exercé ses talents dans le tour operating que dans l’hôtellerie.
Entré chez Sunair en 1994 comme assistant de production, il est engagé par Bosphorus comme directeur du tour operating, fonctions qu’il exercera ensuite chez Marmara. Il s’exile un an chez TUI France où il met en place un nouveau modèle de gestion des coûts durant un an. Il faut croire que l’Hexagone plaît à ce Flamand, par ailleurs parfait quadrilingue : il va y poursuivre sa carrière de responsable du tour operating, d’abord chez Donatello, puis chez Mondial Tourisme, dans la région parisienne.
On le croise ensuite à Toulouse, chez Fram, où il est en charge des opérations et du trafic, et enfin, de nouveau à Paris, comme directeur d’exploitation chez NG Travel. Retour au bercail en janvier de cette année, où il pose enfin les bases de son TO, baptisé Yello Sun.
La crise ? Des opportunités supplémentaires
La faillite de Thomas Cook a accéléré ses plans et la crise liée au coronavirus crée, selon Ulrich De Smet, des opportunités supplémentaires, a-t-il confié à notre confrère 360° : « Dès que le tourisme sera structurellement relancé, presque toutes les destinations, tous les vols et tous les hébergements seront à notre disposition. Les cartes seront réorganisées, et les nouveaux acteurs disposeront de nouveaux atouts ».
Yello Sun n’imagine même pas devenir un TO « de niche » : « Au contraire, nous allons bientôt devenir un généraliste, avec des destinations à la fois moyen et long-courriers ».
Flexibilité et créativité
« J’ai travaillé dans des entreprises qui ont réussi et dans d’autres qui ont moins bien réussi. Je connais l’importance de la maîtrise des coûts, de l’informatique et de la combinaison de la flexibilité et de la créativité », assure Ulrich De Smet.
On n’en saura pas plus pour le moment. Mais on peut deviner que l’homme profitera du marasme actuel pour retirer les meilleurs marrons du feu en s’appuyant sur une technologie de pointe.
Reste à savoir si le marché suivra… et les moyens d’engager une vaste campagne de marketing
On saura rapidement, d’ici quelques semaines, si la crise aura ou non profondément modifié les attentes des Belges et Luxembourgeois. Certes, il y aura toujours une clientèle pour le « tout compris » au bout du monde. Mais le long courrier, en particulier, séduira-t-il encore autant de clients avec la crainte des difficultés de rapatriement « au cas où… » ?
Quoi qu’il en soit, on ne peut évidemment que souhaiter la réussite de ce projet, pour le moins osé : une belle leçon d’optimisme, qui témoignerait de la puissance de la créativité sur l’adversité.