L’économie, c’est d’abord de la confiance. Nos lecteurs le savent mieux que quiconque, surtout lorsque nos gouvernants ont tendance à nous infantiliser, voire à nous materner au lieu de nous parler le langage de vérité.
Or, Frank Vandenbroucke, le nouveau ministre fédéral de la Santé publique vient de démontrer magistralement qu’il est coupé de la réalité de ses concitoyens. En déclarant que les commerces non-essentiels ont été fermés uniquement pour créer un « électrochoc », il vient de prouver à la Terre entière qu’il est le Gaston Lagaffe de la politique belge. N’est-ce pas lui qui en début de législature comparait le virus à un tsunami : sans doute pour nous donner du courage ? Et puis, c’est le même qui avoue indirectement n’avoir aucune donnée scientifique pour fermer les commerces dits « non-essentiels ».
En réalité, ce donneur de leçons – ce « professeur » comme le surnomment ses collègues du gouvernement – voulait juste créer un choc psychologique. Les pauvres commerçants, qui ont ouvert leurs magasins ou boutiques ce mardi 1er décembre, ont eu effectivement un « choc psychologique ». Ils découvrent qu’ils ont perdu un mois de chiffre d’affaires parce que Monsieur le Ministre voulait juste nous faire peur. A nous, sales gamins qui ne respectons pas assez, selon lui, les règles sanitaires.
Inutile de préciser que les indépendants et commerçants qui tirent le diable par la queue ou sont passés par la case faillite, ne comprendraient pas que M. Vandenbroucke ne soit pas renvoyé à ses chères études universitaires.
Conner Rousseau, le jeune président du parti socialiste flamand, a voulu étonner et épater le monde politico-médiatique en tirant de sa retraite un ancien briscard de la politique belge. Notre avis ? Qu’on lui donne son C4 et qu’on en parle plus. Il a dilapidé sa crédibilité et la confiance des citoyens. Comme dirait Trump : « You’re FIRED ! ».
Bien entendu, je sais bien que « gouverner, c’est choisir », mais un politique aussi aguerri que Frank Vandenbroucke aurait dû se souvenir que « consentir, c’est comprendre ». Or, ici, le citoyen a consenti de grands sacrifices, mais il a compris qu’on ne lui disait pas la vérité. A la veille d’une grande campagne de vaccination, la parole de nos dirigeants politiques est désormais démonétisée.
En réalité, le tsunami, ce n’est pas ou plus le virus, mais Frank Vandenbroucke. Et les dégâts se verront d’ici quelques mois devant les juges des tribunaux de commerce. Comme le faisait remarquer l’écrivain Sylvain Tesson à mes confrères du Figaro : « le paradoxe est que ceux qui ne demandent ni subvention, ni compassion, simplement la possibilité de faire leur travail, sont les derniers servis. Avec le sentiment d’être sacrifiés moins pour « sauver des vies » qu’au nom d’une précaution aussi approximative qu’abusive ».
Et donc, oui, on découvre aujourd’hui avec cette sortie ratée de « notre » ministre fédéral de la Santé, que les commerçants, les entrepreneurs et les citoyens sont considérés comme des adultes incapables. Ils doivent être mis sous la tutelle de l’Etat pour des motifs de santé publique. Bien sûr, tout le monde est d’accord pour éviter l’embolie des hôpitaux.
Nous savons tous que des vies sont en jeu : la nôtre, celle de nos parents, de nos proches, de nos amis et de nos collègues de travail. Mais, la question, qui ne se posait plus et qui risque de se poser à nouveau aujourd’hui, est : doit-on mettre un pays en camisole, de peur qu’il ne se fasse mal à lui-même ?