Notre confrère L’Echo touristique organisait récemment un webinaire, auquel quelque 450 professionnels français du voyage ont participé. Une occasion de les « sonder » sur l’état de leurs réservations. Et le constat est sans appel : agences et TO enregistrent plus d’annulations de voyages que de reports. Et les ventes ?
Sans surprise, « les ventes sont quasi nulles, la situation est pire qu’avant », ont répondu 69% des personnes. « Les ventes ont fortement baissé », selon 17% d’entre elles.
Pour 4% des répondants, leur niveau est « équivalent » à celui de la période précédant les annonces et déclarations du gouvernement. Seuls 3% des professionnels interrogés indiquent que « les Français continuent de réserver, en optant pour les destinations les moins contraignantes au niveau des formalités d’entrée ».
Seconde question : enregistrez-vous des demandes d’annulation ? La majorité des répondants répondent soit « oui, beaucoup » (à 29%) soit « oui, un peu » (à 24%). Enfin, environ 17% des personnes disent «oui, beaucoup, mais nous parvenons à convaincre le client d’opter pour un report ». C’est une option qu’encouragent fortement les voyagistes réunis au sein du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). Enfin, 30% des professionnels ne se prononcent pas.
« On était déjà un genou à terre mais là, c’est un nouveau coup sur la tête »
C’est dans ce contexte plus que difficile que, vendredi soir, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que toute entrée ou sortie du territoire vers un pays hors Union européenne (UE) est interdite à partir de ce dimanche « sauf motif impérieux ». Même restriction pour les départements et les territoires d’Outre-Mer.
« On était déjà un genou à terre mais là, c’est un nouveau coup sur la tête », regrette Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyage dans Le Parisien du 31 janvier. (Le syndicat regroupe 3.500 agences et tours opérateurs, employant 32.000 salariés – ndlr)
Même inquiétude de la part de Didier Arino, le directeur du cabinet d’études spécialisées Protourisme. « Pour ces vacances d’hiver, six fois moins de Français envisageaient de partir à l’étranger ou dans les DOM-TOM : 500 000 contre 3 millions habituellement, constate le spécialiste. L’impact des nouvelles annonces sera catastrophique, notamment pour les Antilles, déjà fragilisées, qui voient à chaque crise des hôtels fermer et se transformer en appartement. » Avant l’exigence du « motif impérieux », l’imposition du test et de la septaine y avait déjà fait chuter les réservations d’hébergement marchand de 70%.
Et la liste de « motifs impérieux », dévoilée hier soir, restreint les déplacements aux obligations sanitaires, familiales ou professionnelles, ainsi qu’au retour dans le pays de résidence ou d’origine.
[Source : L’Echo touristique et Le Parisien]