Les stars de la Silicon Valley ont moins la cote aujourd’hui auprès des employés… Notre chroniqueur éco nous explique pourquoi.
Dans mon métier de directeur de magazines, on a coutume de dire que les abonnés partent par l’ascenseur et reviennent par l’escalier. Une manière imagée de dire qu’il est difficile de convaincre un lecteur à devenir abonné mais, qu’en revanche, si ce dernier est déçu, il se désabonne très vite. Bref, c’est un signal afin de ne jamais se reposer sur ses lauriers.
Or, c’est exactement ce qui se passe en ce moment auprès des entreprises stars de la Silicon Valley. Il y a dix ans encore, lorsqu’une société réalisait un sondage sur les entreprises les plus désirables auprès des employés, les Google, Facebook et autre Apple arrivaient en premier lieu dans l’esprit des jeunes.
Il faut dire que ces entreprises recrutent les meilleurs cerveaux de la planète, elles offrent les meilleurs salaires, ainsi que des repas gratuits à leurs employés, des navettes gratuites pour leur transport domicile-travail et parfois même un jour de congé par semaine pour que ces brillants cerveaux se consacrent à leur passion. Bref, beaucoup de boulot, beaucoup d’exigences, mais des avantages en proportion.
C’est la raison pour laquelle Facebook a été nommé pendant 3 années de suite « meilleur endroit pour y travailler » selon le classement annuel de Glassdoor. Mais cette année, Facebook a dégringolé à la 23ème place de ce classement annuel ! Même destin pour Google ; c’était l’entreprise la mieux notée en 2015, elle est même restée dans le top 10 pendant 8 ans, et là, lors du dernier classement qui vient d’être dévoilé, Google arrive à la 11ème place seulement…
Quant à Apple, c’est la descente puisque la firme à la pomme passe de la 25ème place à la place 84 ! Finalement, on ne parle même pas d’Amazon, car chacun sait que les conditions de travail y sont pénibles, et cette société n’est même jamais entrée dans ce classement en 12 ans d’existence de ce dernier.
Pourquoi ce désamour ? Dans le cas de Facebook, c’est la multiplicité des scandales, notamment de manipulation indirecte des élections américaines et du vote pour le Brexit. Ces critiques ont évidemment déteint sur le moral des troupes de Facebook. L’image du premier réseau social mondial est écornée et les employés vivent mal certaines décisions, comme celle d’accepter toutes les publicités politiques sans vérifier leur véracité.
Sur une note de 5, Facebook est encore à 4,4, ce qui est au-dessus de la moyenne. Mais la pente déclinante, en terme de réputation, est là, et la réputation peut elle aussi prendre l’ascenseur et ne revenir que péniblement par l’escalier.
A méditer…