Mark Zuckerberg, le fondateur et patron de Facebook, a beaucoup transpiré devant les parlementaires américains. Suffisamment pour faire vaciller le premier réseau social mondial ? Rien n’est moins sûr…
Bien que très bien préparé par son équipe de communication, il a dû affronter un torrent de questions insistantes, répétées et très précises. Pour ne pas se faire endormir par ses réponses ou par des digressions, les parlementaires n’ont pas hésité à le couper sans arrêt.
Pour le très jeune multimilliardaire, ça devait être une belle leçon d’humilité et comme le racontent mes confrères du journal Le Monde, bien que très bien préparé à affronter la tempête, « Mark Zuckeberg a semblé cette fois prendre sur lui pour ne pas laisser poindre son exaspération. Sa feuille de route était simple: garder son calme, se montrer poli, respectueux – chacune de ses interventions commençait par un très poli ‘M. le représentant’ ou ‘Mme la représentante’ – et surtout ne pas faire d’esprit… Et surtout, surtout, reconnaître humblement ses erreurs ».
Mais voilà, les erreurs et les mea culpa, les députés américains en ont marre de les entendre. Il y a même une députée qui a recensé toutes les excuses officielles données par Mark Zuckerberg depuis des années. Cela a commencé par:
« Nous avons vraiment fait une erreur » en 2006.
« Nous avons fait du mauvais travail, je m’excuse » en 2007.
« Parfois nous allons trop vite » en 2010
« Je suis le premier à admettre que nous avons fait pas mal d’erreurs » en 2011.
« Je vous demande de me pardonner, je vais faire en sorte de m’améliorer » en 2017.
Pour la députée en question, « cela prouve que l’autorégulation ne fonctionne pas ».
« Facebook est arrivé à une taille qui empêche le législateur de trop le réglementer »
Et c’est de cela dont a peur Mark Zuckerberg, que de guerre lasse les députés américains votent des lois qui durcissent la protection de la vie privée des utilisateurs. Et si cette réglementation va trop loin, c’est le modèle économique de Facebook, basé sur la publicité, qui risque de vaciller. Mark Zuckerberg a déjà sa ligne de défense: il a clairement dit que les groupes chinois rivaux n’ont pas à subir de réglementation. Bref, que si l’on affaiblit un groupe américain, ce sera un groupe chinois qui prendra la relève.
Sans être prophète, il est possible que Facebook s’en tire encore une fois. Comme le faisait remarquer un analyste, tout comme nous n’avons pas pu laisser les banques faire faillite durant la crise de 2008 – parce que comme les experts l’ont répété, « elles sont trop grandes pour faire faillite » -, eh bien, avec plus de 2 milliards d’utilisateurs, Facebook est arrivé à une taille qui empêche le législateur de trop réglementer ce réseau social.
Les utilisateurs y sont trop habitués et de l’aveu même du patron de Facebook, tous ces scandales n’ont quasi eu aucun impact sur l’audience du premier réseau social mondial. Donc, oui, Facebook est devenu lui aussi trop grand pour faire faillite !