En apparence, Facebook, le premier réseau social de la planète, a des soucis à se faire… Je dis « en apparence », car comme je vais essayer de vous le démontrer, c’est loin encore d’être le cas.
Mais d’abord, les faits : Facebook est aujourd’hui boycotté par un peu plus de 400 sociétés et non des moindres qui vont de Coca-Cola, Starbucks, Volkswagen en passant par Lego ou Lipton. Le reproche de ces entreprises est très clair : Facebook n’en ferait pas assez à leurs yeux pour lutter contre les propos haineux qui sévissent sur les réseaux sociaux et en particulier sur Facebook.
De son côté, la direction de Facebook répète à l’envie qu’elle a une tolérance zéro à l’égard des contenus haineux et pour calmer le jeu, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg a accepté de rencontrer les associations qui sont à l’origine de ce boycott des espaces publicitaires. Voilà, cela c’est pour les faits bruts.
Mais la réalité est, comme toujours, plus nuancée comme l’expliquent mes confrères français des Echos. D’abord, il faut rappeler que la plupart de ces firmes ont décidé de boycotter Facebook mais jusqu’en juillet (maintenant donc) mais rares sont celles qui ont décidé d’aller jusqu’en décembre.
Ensuite, certains se demandent si ces sociétés ne profitent pas de ce boycott pour, aussi, obtenir des avantages auprès de Facebook, notamment sur le contrôle du placement de leurs publicités ou pour avoir une meilleure transparence sur l’efficacité de leurs publicités. Et puis, si les noms de ces marques sont connus, il ne faudrait pas en déduire que Facebook est en train de plier les genoux.
C’est sans doute étonnant, mais si on prend les 100 plus gros annonceurs de Facebook, ceux-ci ne génèrent que 6% des revenus du réseau social. Alors vous me direz que 6% de 70 milliards de dollars en pub, ce n’est pas mal, oui, c’est juste, mais cela reste 6% seulement…
En fait, la force de Facebook, c’est que ce sont les PME qui sont ces clients et les patrons de PME n’oseront jamais boycotter Facebook car ils en dépendent beaucoup trop pour leur visibilité. Oui, cette histoire de boycott met une pression saine sur les réseaux sociaux que certains qualifient d’asociaux, mais attention : leur puissance reste encore inégalée.
D’ailleurs, Les Echos rappellent qu’en terme de publicité sur internet, Google, Facebook et Amazon se partagent plus des deux tiers de la publicité mondiale ! Les médias qui les critiquent n’ont qu’une miette de cet immense gâteau…
Malgré ces critiques, malgré d’autres campagnes de boycott comme « Delete Facebook », le réseau social de Mark Zuckerberg est plus puissant que jamais avec ses 2,6 milliards d’utilisateurs dans le monde. Les plus pessimistes diront que c’est comme pour Frankenstein, la créature a échappé au contrôle de son maître, il est trop tard !