Après la découverte de l’ile de Cuba ou un séjour plage, direction Los Jardines de la Reina, dans la mer des Caraïbes, pour une expérience ultime : plonger avec les requins sans dénaturer leur milieu naturel.
Après avoir feuilleté le livre d’histoire que constitue une visite de Cuba, vous embarquez dans un bus climatisé aux fauteuils extra-larges pour rejoindre le ponton du port d’El Jucaro, dans la province de Camaguey. Ensuite, il faut compter 3h de bateau-taxi pour mériter les sept jours qui vont se dérouler au cœur d’une mangrove de rêve, sur l’une des plus belles formations coralliennes au monde, 300kms de long sur 80kms de large, vierge de toute industrie et de structure touristique. En effet, le Tortuga, notre hôtel-flottant, se trouve à 120kms des côtes et est réservé à un seul opérateur, Avalon. Dans les parages, il n’y a qu’une station biologique dont le travail consiste à gérer le site, préserver le plus riche écosystème des Caraïbes et noter les comportements des milliers d’espèces rares ou protégées. Il y a aussi cinq yachts qui ne sont jamais plus de trois à croiser dans les eaux limpides de Los Jardines de la Reina.
Un archipel protégé par l’Unesco
Nous embarquons donc sur le speedboat avec une douzaine de touristes-plongeurs, accessoirement photographes spécialistes de l’image sous-marine – direction le parc naturel marin le plus protégé par le gouvernement (on raconte qu’il appartient à la famille Castro) et l’Unesco. A côté de nous, un superbe yacht 5* baptisé Avalon Fleet One emporte dans les mêmes eaux un groupe de pêcheurs. Ils ont mouillé aux quatre coins du monde et déclarent n’avoir jamais trouvé un endroit aussi préservé. « Ici, on est seuls, le corail et les poissons sont intacts, l’industrie de la pêche est inexistante et la reproduction assurée. »
Les autres navires de la flotte, en plus du Tortuga, recueillent également les suffrages de leurs passagers – plongeurs et pêcheurs du monde entier, mais aussi des touristes qui partagent leurs journées entre les plages des petites îles vierges, les balades en bateau dans la mangrove et le recensement de ce que rapportent chaque jour les heureux lanceurs de ligne. Tout ce petit monde est encadré par des guides disponibles dès 7h du matin et souvent tard le soir pour le moindre mouvement souhaité par les heureux vacanciers.
L’expérience
Du côté des plongeurs, l’enthousiasme est tout aussi exceptionnel et les émotions encore plus intenses. Sur le Tortuga – sorte de péniche stabilisée (donc sans mal de mer) de 34 m de long, 8 cabines standards avec salle de bain et climatisation -, ancré en face d’une mangrove, le rythme est soutenu. A 7h, café et jus de fruit au lit. Puis petit-déjeuner en organisant l’ordre du jour selon les marées, le vent et les enseignements de la veille avant de préparer le matériel sur le pont.
Tout est mesuré et vérifié avant et après chaque sortie. Le scratch, la collerette ou les manchons pour assurer l’étanchéité et la protection. Les appareils, inflateurs, purges, gants, montres, sangles ou manomètres ont tous une utilité et la moindre négligence peut être fatale. Le matériel photo aussi impressionne. Caisson flexible, grand angle à baïonnette, projecteur, flash, zoom. Le soir, quand on se regroupe autour des ordinateurs en débattant avec l’équipage entièrement cubain, c’est un enchantement.
Requins, coraux, poissons comme aux Maldives
Le premier jour, nous avons accompagné les deux premières plongées. Requins soie et caribéens. Un des moniteurs remonte une pièce de 3m dans ses bras –le spécialiste connaît les deux points névralgiques à pincer pour plonger le monstre dans un état de conscience modifié pendant quelques minutes, le temps de nous donner un cours de biologie. Chaque jour, pendant la sieste, nous apprenons les rudiments. Cours théoriques accélérés pour pouvoir accompagner les autres dans les profondeurs de la mer des Caraïbes.
Respiration, compensation, régulation, décompression. Le lendemain, nous descendons à 3m pour les exercices pratiques. L’appréhension disparait dès l’immersion. Le jour suivant, nous plongeons à 15m. 52 minutes au milieu des crustacés, des murènes, des anémones, des oursins, du corail rouge et bleu, des raies géantes qui se laissent nettoyer les écailles par les petits poissons et des… requins. Dix, vingt, plus sans doute. Nous sommes d’abord tétanisés, puis curieux. Comme eux.
C’est le monde à l’envers. Ils nous repèrent bien avant qu’on ne les voie. L’expérience est extraordinaire. Les premiers jours, nous ne ‘sortons’ qu’une fois –contre trois plongées pour les habitués- mais suivons scrupuleusement la formation assurée par le moniteur.
Un paradis pour tous – mais pas trop nombreux !
Le reste du temps, nous visitons les atolls, accompagnons les pêcheurs (et tirons un énorme grouper), profitons des plages, jouons avec les iguanes et les ratons-laveurs –en respectant scrupuleusement les consignes pour ne pas rencontrer les trois crocodiles qui, le soir, viennent rôder autour de l’hôtel-flottant. A choisir, les requins sont plus sympas, même lorsqu’ils foncent sur nous à 20m de profondeur en nous regardant droit dans les yeux avant de bifurquer net à 50cm de notre masque.
Le soir, pendant l’apéro mojito et après le repas composé de la pêche du jour, les récits des plongeurs, des pêcheurs et de l’équipage ne lassent jamais. Les héros côtoyés la journée, qu’on a vu caresser le ventre des requins marteaux au milieu des tortues, des barracudas et des goliath tiger fish, sont comme des enfants devant les images qu’ils comparent. Ils ont tous beaucoup voyagé et leurs yeux brillent comme au premier jour. « Ceci est probablement le plus beau site de plongée au monde. Avec les Maldives mais sans marée – un luxe. »
Et il est accessible à tous.
Lire la première partie : un nouveau tourisme (1/3)
Lire la troisième partie : nager avec les dauphins à Sataya (3/3)
Pratique
Les amateurs de Cuba sous l’eau peuvent contacter la société Avalon ([email protected] et [email protected]) qui organise le séjour dans Los Jardines de la Reina au départ de n’importe quel endroit à Cuba – hôtel flottant, yacht confortable ou de luxe avec espace multimédia pour les photographes amateurs, à partager ou à privatiser. Vous pouvez aussi demander à un spécialiste de la destination, comme Sudamericatours, d’inclure cette expérience dans votre séjour sur terre.
Possibilité de louer tout le matériel sur place -sauf pour les photographes. Valise légère, on est en maillot ou en t-shirt quand on n’est pas dans l’eau. Un décalage de 6h été comme hiver, ni vaccin ni test et un formulaire de voyage à remplir en ligne. Nous avons volé sur Air France au départ de Paris (9h30 de vol, horaires impeccables et Thalys compris) mais TUI propose aussi des vols et des séjours sur cette destination au départ de Bruxelles.