Et si on se trompait complètement sur Donald Trump ? Et si il n’était pas un ami des Russes, comme beaucoup le pensent, mais un agent secret des Chinois ? C’est la thèse d’un des plus influents éditorialistes américains.
Depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire plusieurs mois, les médias et les ennemis politiques de Donald Trump sont à la recherche de ses connexions – cachées et surtout illégales – avec les autorités russes. Le renvoi soudain du directeur du FBI qui enquêtait sur ces liens supposés et le scoop du Washington Post montrant que Trump avait dévoilé des informations classées secrètes aux Russes n’ont pas amoindri ces soupçons.
Que du contraire même, car plus que jamais, ses ennemis politiques et médiatiques sont bien décidés à creuser le sillon de la filière russe afin d’aboutir à la destitution d’un président qu’ils estiment indigne de la charge. C’est d’ailleurs ce danger de destitution du président Trump qui a fait vaciller les Bourses la semaine dernière.
Thomas Friedman, l’un des éditorialistes les plus influents aux États-Unis, pense que tout le monde a faux. Pour lui, Trump n’est pas un larbin des Russes, mais un agent des Chinois ! Rien que cela ! Il plaisante bien entendu, mais sa démonstration est en revanche sérieuse.
Quelle est la première chose qu’a osé faire le président Trump une fois arrivé à Washington ? Il a jeté par-dessus bord le traité de libre-échange négocié avec onze pays qui bordent l’océan pacifique, des pays qui pèsent à eux seuls 40% du PIB mondial.
La Chine était exclue de cet accord de libre-échange et celui-ci était tout bénéfice pour les États-Unis, car il forçait ces pays à accepter des normes sociales et environnementales d’un certain niveau. Cet accord allait profiter en priorité aux travailleurs américains. En rejetant ce traité, Trump a laissé la Chine ouvrir les bras à ces pays et dominer encore plus la région pacifique.
« La Chine se positionne sur les industries du futur. Et pendant ce temps-là, le programme énergétique de Trump se limite à ‘plus de charbon, plus de pétrole… »
Même chose pour l’accord sur le climat. Trump part du principe qu’il doit d’abord défendre son industrie minière, et ensuite il pense que toute cette histoire autour du réchauffement climatique, c’est de l’intox. Résultat, là encore, il laisse le champ libre à la Chine qui, elle, au contraire, se positionne sur les clean-techs (les technologies propres), les voitures électriques et les énergies renouvelables ou alternatives.
Bref, la Chine se positionne sur les industries du futur. Et pendant ce temps-là, le programme énergétique de Trump se limite, en résumé, à plus de charbon et plus de pétrole. Là aussi, comme le fait remarquer Thomas Friedman, les États-Unis vont se faire dépasser par la Chine qui a compris qu’une planète de 8,5 milliards d’habitants en 2030 ne peut pas continuer à vivre selon nos critères actuels, et que l’avenir appartiendra aux pays qui réussiront à se saisir de ces nouvelles technologies plus propres et plus efficientes en énergie. D’ailleurs, les Chinois ont pris 5% du capital de Tesla, c’est un signe fort de leur détermination à maîtriser le savoir-faire occidental.
Et puis, ce n’est pas tout. L’avenir technologique exige d’avoir plus d’ingénieurs et d’étudiants forts en mathématiques. Or, Trump n’a rien trouvé de mieux que de restreindre l’arrivée des étudiants en provenance de Chine, d’Inde et du Moyen-Orient. Tout cela parce qu’il a peur, à tort, de faire baisser les salaires de ses propres cols blancs. Cela débouche sur une autre manière d’offrir un avantage compétitif aux Chinois, car ces jeunes diplômés du monde entier iront lancer leur start-up ailleurs qu’aux États-Unis.
Si avec ça, vous n’êtes pas encore convaincu que Donald Trump est un agent secret chinois, alors, que vous faut-il de plus