Et si on reparlait un peu des hôtesses de l’air ?

Magnifié par les aventures de Sylvie (éditions Marabout dans les années 60), puis par celle de la pulpeuse Natacha crée par François Walthéry, le métier d’hôtesse de l’air a fait fantasmer bien des messieurs et rêver bien des jeunes filles.

Devenir hôtesse de l’air et le rester n’était cependant pas si facile que ça. Je ne puis vous parler que des méthodes de recrutement de la défunte Sabena car j’ignore de quelle manière on procédait dans les autres compagnies.

Pour être candidate, il fallait premièrement être majeure, pouvoir s’exprimer couramment dans trois langues : français, néerlandais et anglais, plus une ou deux autres. Puis il fallait suivre des cours dispensés par la compagnie.

Toute demoiselle qui avait réussi les tests était admise au cours de pratique qui débutait au mois d’octobre. Ce cours durait 3 ou 4 mois au bout desquels, celles qui réussissaient l’examen étaient placées dans la réserve de recrutement. Ensuite au printemps, vers le mois d’avril, la compagnie commençait à embaucher, mais toutes n’étaient pas élues !

Pour celles qui restaient sur le tapis (j’ai envie de dire clouées au sol) le même cirque pouvait recommencer l’année suivante. En clair, toute jeune fille ayant terminé ses études en mai ou en juin, devait patienter près d’un an avant de pouvoir espérer travailler. Ce qui signifie qu’elle devait avoir des parents assez nantis pour continuer à l’assumer un an ou plus après la fin des études.

Mais ce n’est pas tout. En effet, après avoir réussi à enfin exercer le métier choisi, la jeune fille n’avait devant elle qu’une carrière assez courte : à l’âge de 40 ans, la carrière était terminée.

Sans doute les compagnies estimaient-elles que leur clientèle majoritairement masculine préférait être dorlotée par de la chair fraîche. C’est en 1969 que le personnel d’Air France s’est révolté contre ce motif de licenciement fallacieux.

Hôtesse sur un vol Corsair © Hervé Ducruet

Les syndicats s’en sont mêlés et c’est au début des années 70 que cette clause a été abrogée. Ce fut donc un des droits acquis par les hôtesses, mais toutes ne souhaitaient pas continuer à voler jusqu’en fin de carrière.

En effet, beaucoup d’entre-elles étaient rapidement tentées d’abandonner le métier parce qu’elles avaient rencontré l’âme sœur et qu’elles souhaitaient fonder un foyer et une famille. C’est pourquoi le contrat d’embauche stipulait qu’il était conclu pour un minimum de cinq ans.

Merci Lénine !

Vladimir Ilitch Lénine - Vikidia, l'encyclopédie des 8-13 ansCertains se souviennent peut-être d’un film des années 70 dans lequel Jean Desailly (passager) séduit l’hôtesse de l’air (Françoise Dorléac) crime de lèse équipage !

Il est un fait que les hôtesses d’un équipage étaient considérées comme le gynécée réservé des mâles de celui-ci.

Moi, je vous parle des belles années, quand les équipages des longs courriers jouissaient de quelques jours de repos dans des hôtels de luxe entre deux courses. Toute fille qui s’aventurait en dehors du cercle se voyait mise au ban du reste de l’équipage. Après quoi, sa vie à bord n’était pas des plus agréables.

Je vous rappelle qu’aujourd’hui, nous fêtons le centenaire de l’instauration de la journée du droit des femmes par Lénine. Alors Mesdames, ayez une pensée émue pour lui quand vous passerez près de son mausolée sur la place rouge.

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