Décidément, l’être humain est un sujet profondément adaptable. Ma tribune ce jour, en lien évidemment avec le tourisme et les voyages, se concentrera davantage sur un état du lieu « sanitaire » , et non un état des lieux, car il est vrai que cet immobilisme contraint change considérablement notre vie.
Depuis presqu’un an, nous n’avons plus de points de vente qui fourmillent, de téléphones qui sonnent en concert, de déplacements pour des rencontres ou réunions ou même des voyages aux 4 coins du Monde.
Nous sommes donc très nombreux désormais à échanger par visio, cela devient la règle, à compléter des dossiers d’aides diverses, à garder le lien avec les équipes et nos clients, à phosphorer sur une probable date de reprise, à remercier ET fustiger « en même temps » ce gouvernement qui à la fois nous apporte une aide essentielle et repousse méthodiquement nos espoirs de redémarrage.
Et, comme nombre d’entre vous, je me demande comment apporter ma modeste contribution à cet effort national ?
Qui aurait pu croire, qu’avec l’arrivée de ce vaccin, nous soyons aussi démunis quant à son déploiement. Ce remède libérateur est en train de se transformer en une redoutable arme politique. Les israéliens ont vacciné 40 % de leur population pendant que les anglais obtiennent des passe droits, et le revendiquent, pour des approvisionnements record. La solution viendra peut être de la Chine ou/et de la Russie…
On a apparemment battu des records inédits dans la rapidité de mise sur le marché de ce vaccin et ceci est unanimement salué par la communauté scientifique (même si cela a demandé un engagement financier très fort des Etats).
Par contre le produire en grande quantité et surtout l’acheminer aux quatre coins du monde relève de l’impossible alors que, dans le même temps, on reçoit le moindre petit colis, à sa porte, en moins de 24H et en provenance de n’importe quelle destination européenne voire parfois mondiale ? trouvez l’erreur !
Aux côtés de la multitude des comités scientifiques et consorts, le gouvernement aurait du mettre en place un « comité logistique »
Car en dehors de la fabrication des vaccins, qui reste complexe, j’ai acquis la conviction que le souci se situait davantage au niveau de la logistique.
IL y a aujourd’hui 10 millions de français connectés à l’appli Anticovid.
N’y a-t-il pas une passerelle évidente à trouver entre les répartiteurs de ce vaccin et les abonnés « Anti Covid » ?
Sur une zone géographique donnée, j’identifie, via Anticovid, les individus prioritaires à la vaccination. Je les regroupe par 100 et les convoque chaque jour, via Anticovid, à se faire vacciner au centre de vaccination référent de leur zone. Pour le jour dit, je fais acheminer les 100 vaccins : je dis une grosse bêtise ou c’est compliqué d’agir de la sorte ?
L’effet collatéral consistera à s’inscrire obligatoirement sur Anti Covid pour être vacciné, ce que j’ai fait, et ainsi permettre un affichage immédiat de sa situation sanitaire personnelle : vaccin, seconde injection puis rappel.
L’appli Anti Covid n’est elle pas la base de ce passeport vaccinal ou sanitaire que nous sommes nombreux, chez les professionnels du tourisme, à réclamer ?
Cela viendrait aussi faciliter grandement la circulation hors de nos frontières et a minima au sein de l’Europe. Je présente mon QR code de l’appli ANTI COVID à n’importe quel point frontière et je passe !
Car aujourd’hui, la situation serait risible si elle n’impactait pas autant sur nos activités : en résumé, je suis, d’après nos dirigeants, plus « à risque » lorsque je voyage en avion plutôt qu’en voiture.
J’ai quand même entendu dire dernièrement par l’un de nos ministres qu’on ne pouvait pas contrôler les frontières terrestres parce qu’il y avait « trop de voitures et parmi les véhicules beaucoup de camions qui roulaient pour raisons professionnelles ». Les bras m’en tombent !
Dans son intervention ce mardi soir, Emmanuel Macron a vivement souhaité que tous les Français qui le souhaiteraient pourront être vaccinés avant la fin de l’été.
On nous dit, en même temps, qu’il ne faut pas corréler la levée du confinement avec un calendrier vaccinal massif.
Et là, je ne sais pas comment interpréter cette déclaration dont le résultat nous intéresse au premier chef.
Pourra- t on assister à une réouverture rapide des frontières lorsque nous aurons enrayé la propagation du virus ou devrons nous attendre que la population européenne soit vaccinée à 60 % a minima ?
De la réponse à cette question dépendra la reprise de notre activité. Et c’est ici qu’une nouvelle évidence pointe le bout de son nez : une date, donnez- nous une date car ce n’est uniquement qu’à compter de cette date que nous pourrons sérieusement et efficacement envisager une réouverture de nos points de vente !
Lorsque, comme beaucoup parmi vous, nous recevons une demande de devis pour un groupe important avec des départs de différents aéroports, des retours échelonnés, des formules différentes, nous nous mettons à l’ouvrage pour orchestrer, dans les délais les plus courts, cette demande en bon voyagiste-logisticien que nous sommes.
Nous avons désormais un ou des vaccins, des centres logistiques relais, des hôpitaux, des médecins, des pharmaciens, des infirmières, qui peuvent vacciner une population qui, chaque jour, semble de plus en plus acquise à la cause. Et pour créer la passerelle rapide entre ces différents points d’entrée, nous disposons d’un outil efficace : l’appli Anti Covid.
Ou est donc le souci ?
Ah et j’oubliais, je suis certain que le gouvernement peut compter, si besoin, sur l’aide de nombreux professionnels du voyage que nous sommes car gérer l’urgence, acheminer des personnes ou objets d’un point A à un point B dans des délais ultra rapides, gérer le stress, mettre à disposition des locaux, c’est un peu……beaucoup, notre vie quotidienne.
J’évoque souvent que nos métiers doivent se réinventer pour survivre : professionnel du voyage- logisticien.
En voilà une nouvelle idée.
Bon courage à tous.