Commençons ce petit tour par Quaregnon, qui s’enorgueillit du charbonnage le plus profond de Belgique: 1350 m ! On se demande le temps qu’il fallait pour aller au fond, et surtout -malgré l’habitude- l’angoisse de ces hommes qui y descendaient chaque jour en se demandant s’ils pourront remonter.
À Dour, on peut voir une splendide « Maison du Peuple » de style Art Déco, vestige d’un temps où les mineurs n’avaient d’autre lieu pour se voir à la lumière du jour, un temps où la télé n’existait pas, ni le cinéma, ni… Un autre temps, quoi.
Petit crochet par le PASS ou Parc d’Aventures Scientifiques à Frameries. Scientifiques et Sociales, pour être complet : indispensable d’ajouter le mot « social » dans le berceau du Socialisme belge. Disons qu’il a été construit pour les visites scolaires, ce qui n’est déjà pas si mal ; il est à comparer avec son équivalent flamand à Malines, le Technopolis.
Sur le territoire de Honnelles, à la limite des anciennes communes de Flamengrie et de Roisin (capitale du tabac…) se trouve un « objet » curieux. Il s’agit d’une borne frontière entre le royaume de France et l’empire d’Autriche, datant de l’époque où nous étions… autrichiens ! D’un côté de la borne on peut voir la fleur de lys, et de l’autre, l’aigle à deux têtes.
Et nous voici à Mons, un ancien oppidum gaulois (Nervien pour être précis), sur lequel sainte Waudru implante un oratoire au VIIe siècle ; oratoire remplacé depuis par la belle collégiale gothique. L’hôtel de ville date, lui, du XVe, et il ne faut surtout pas manque d’aller caresser le petit singe dit « du Grand Garde » sur son crâne poli par les mains qui viennent y chercher un porte-bonheur.
Le beffroi de Mons, du XVIIe siècle, s’élève à 87 m de haut, et comme tous les beffrois « de Flandre », il est patrimoine mondial de l’UNESCO. Qu’on ne se formalise pas de ce mot « Flandre » : il s’agit bien des anciens territoires du Nord qui couvraient une partie de la France (Lille, Arras, Douai…) et une autre des anciens Pays-Bas, qui allaient de Bruges à Namur : tous ces beffrois font partie de cette même appellation et bénéficient du prestigieux label.
Autre patrimoine mondial de l’UNESCO, mais immatériel celui-là : la ducasse de Mons, qui commence par la procession du Car d’Or : ce char tiré par des chevaux et poussé dans une méchante rue pavée par les hommes forts, doit impérativement arriver au sommet de la côte d’une seule traite, faute de quoi l’année sera une année de guerre et de malheurs.
Ensuite, c’est le combat du Lumçon : ce « dragon » à la très longue queue que saint Georges combat, et finit par abattre… d’un coup de feu ! Peu importe la vérité historique, puisque ni le dragon, ni saint Georges n’ont existé, et que le pistolet meurtrier n’a été inventé par Sébastien de Corbion qu’au XVIe siècle. De Corbion à Mons, on parcourt toute la Wallonie.
Il y a longtemps que nous n’avions plus parcouru la région, qu’est-ce que Mons a changé ! Il faut absolument la redécouvrir, mais on peut se passer d’aller à la gare, la plus inachevée du monde.
