En Tunisie, l’état d’urgence, en vigueur depuis un attentat suicide contre un car de police en novembre 2015, a été samedi dernier une nouvelle fois prolongé d’un mois.
Selon le Foreign and Commonwealth Office, si le gouvernement a amélioré les conditions de sécurité dans les principales villes du pays ainsi que dans les endroits les plus touristiques, des terroristes sont toujours susceptibles de tenter de commettre des attentats.
L’équivalent britannique du ministère des Affaires étrangères souligne que les forces de sécurité demeurent en alerte maximum à Tunis et dans d’autres lieux, notamment dans le sud du pays où leurs délais d’intervention en cas d’incident peuvent cependant varier, et recommande aux touristes la vigilance en tout temps, en ce compris aux abords des sites et festivals religieux.
Le Premier Ministre, favori de la présidentielle
Alors que des élections législatives sont prévues le 6 octobre prochain, l’élection présidentielle se tiendra dans la foulée, le 17 novembre.
Les premiers sondages font état d’une forte dégradation de l’image de l’actuel président Caïd Beji Essebsi : seuls 17,5 % des Tunisiens lui font encore confiance, contre 53,4 en septembre 2015, et seuls … 0,5 % des électeurs seraient prêts à voter pour lui. Un « score » qui l’a convaincu, à 93 ans, de ne pas se représenter.
Pour l’instant, c’est l’actuel chef du gouvernement, Youssef Chahed (photo ci-dessus), qui reste en tête des personnalités les mieux placées pour les prochaines présidentielles avec 14,6 % des intentions de vote, mais talonné par Kais Saied (13,3%), spécialiste de droit constitutionnel, qualifié de populiste.
Un dizaine d’autres candidats, selon les sondages, réaliseraient un score anecdotique, dont l’ancien président par intérim Moncef Marzouki ou l’ancien chef du gouvernement provisoire Mehdi Joomla. Ces chiffres plutôt consternants s’expliquent sans doute par le fait qu’à l’heure actuelle, plus d’un Tunisien sur deux hésite encore à se prononcer…
Les islamistes toujours en tête des législatives
Au niveau des élections législatives, le parti islamiste Ennahdha reste en tête des intentions de vote, profitant des divisions des partis progressistes et laïques.
Il devrait recueillir entre 20 et 25% des voix, un score insuffisant pour lui permettre de gouverner seul. Les inscriptions sur les listes électorales s’ouvrent aujourd’hui jusqu’au 22 mai. Tout dépendra beaucoup de 3 millions de nouveaux électeurs, dont de nombreux jeunes, qui doivent rejoindre les 5,7 millions déjà inscrits.
[Avec Travel Weekly et Kapitalis]