Émissions de carbone: approche plus intelligente de l’aérien requise

© Lars_Nissen - Pixabay

La Feuille de route pour une aviation neutre sur le plan climatique en Europe, récemment par l’ONG Transport and Environment, indique que le secteur doit «agir de toute urgence pour éviter une augmentation rapide des émissions de l’aviation après une pandémie.»

Elle précise que «les deux piliers d’une telle approche sont la fin de l’expansion des aéroports en Europe, qui est à l’origine d’une grande partie de la croissance des émissions, et la réduction des voyages d’affaires à 50% des niveaux d’avant la pandémie.»

L’ONG affirme que cette réduction des voyages d’affaires sera possible grâce aux «nouvelles façons de travailler et de rester en contact», mais incite également les gouvernements à décourager les voyages d’affaires. «Toute réduction des voyages d’affaires se fera par une interaction entre les engagements volontaires des entreprises, et les mesures de soutien des gouvernements.»

Les voyages d’affaires responsable à près d’un tiers

Le rapport estime que les voyages d’affaires ont représenté environ 30% des émissions de l’aviation en 2019. Étant donné qu’une diminution des voyages d’affaires pourrait entraîner une hausse du prix des billets en classe économique (en raison des subventions croisées), les billets en classe économique et en classe loisirs pourraient également augmenter de prix, ce qui entraînerait une nouvelle baisse de la demande en raison d’une diminution des voyages d’affaires.

Pour y parvenir, la feuille de route suggère des politiques «descendantes» de la part des gouvernements, telles que la limitation de l’utilisation des programmes de fidélisation et/ou la divulgation obligatoire des émissions totales des voyages d’affaires par les entreprises.

En 2020, un rapport publié dans l’édition de novembre de la revue Global Environmental Change révélait déjà que les grands voyageurs sont à l’origine de la moitié des émissions des passagers de l’aviation.

Le rapport de Transport and Environment indique que les grandes entreprises pourraient également adopter des politiques «ascendantes» pour réduire leurs propres déplacements. La feuille de route indique que «les engagements des entreprises en matière de climat doivent faire l’objet d’un examen plus approfondi et pourraient être réglementés afin de garantir qu’ils incluent les émissions liées aux voyages d’affaires, qui font partie des émissions Scope 3

Le rapport examine d’autres moyens de réduire les émissions. Le rôle que peuvent jouer les améliorations de l’efficacité technologique et opérationnelle est examiné, bien que le rapport indique que «la croissance induite par la demande a toujours [dans le passé] dépassé les améliorations de l’efficacité» et estime que «cet écart ne fera que s’aggraver car… les améliorations de l’efficacité deviennent plus difficiles à réaliser.»

Les compagnies aériennes ne doivent pas être exonérées

Le rapport appelle ensuite à une meilleure tarification des émissions de l’aviation et à la fin des «exonérations fiscales scandaleuses» dont bénéficie le secteur. Il indique «en 2022, rien ne justifie que les compagnies aériennes soient autorisées à acheter du kérosène fossile sans payer de taxe, et que la majorité des émissions de l’aviation européenne soient exemptées du mécanisme de tarification du carbone de plus en plus efficace de l’UE.»

La feuille de route préconise la taxation du carburéacteur fossile, le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne, la taxation des billets et la tarification minimale, et fixe un prix nécessaire de 165 € par tonne de CO² sur toutes les émissions de l’aviation européenne d’ici à 2030, y compris les vols au départ de l’Europe qui ne sont pas actuellement couverts par le SCEQE.

Nouvelles technologies pas assez rapides

Le rapport envisage des technologies révolutionnaires de ravitaillement des avions, notamment les avions à hydrogène, mais affirme que «les nouveaux avions, introduits dans les années 2040, arriveront trop tard» et appelle à un soutien accru des gouvernements pour accélérer les progrès.

En ce qui concerne le carburant aviation durable (SAF), la feuille de route indique qu’il doit jouer un rôle important, mais que la nature de la matière première de ce SAF est tout aussi importante, car «les alternatives biosourcées entrent en concurrence avec l’alimentation et la sylviculture, ou ont des matières premières limitées. L’utilisation de l’e-kerosène, produit à partir d’hydrogène vert, avec de l’électricité renouvelable supplémentaire et du CO2 capturé dans l’air ambiant, est plus prometteuse.»

(Business Traveltip)

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