C’est classique, on tire sur la corde, mais à un moment donné, la vérité est là, toute nue et hop, nous verrons fleurir ici ou là des tas d’interdictions pour notre bien et pour celui de la planète.
En ce début d’année, c’est l’occasion de partager avec vous quelques réflexions sur l’année écoulée… D’abord sur le climat: soyons clairs, le dernier sommet à Glasgow a été un échec.
Comme l’ont écrit mes confrères du quotidien économique Les Echos, les dirigeants qui se sont réunis lors de cette COP 26 ont décidé de prendre de nouveaux engagements… mais l’année prochaine.
C’est un résumé fort de café, mais c’est la réalité. Il faut dire que nos dirigeants politiques de tous bords et de tous pays sont terrifiés à l’idée d’imposer la moindre contrainte ou le moindre coût supplémentaire à leurs citoyens et leurs entreprises.
Et comme en plus, la flambée des prix est là, personne parmi les politiques n’a envie de jouer aux apprentis sorciers et donc ces politiques refusent de prendre toute action douloureuse en ce moment. Dommage pour notre planète.
Maintenant, vous savez comme moi que la vie se venge toujours. Qu’est-ce que cela signifie ? L’économiste Jean-Pierre Petit pense qu’aujourd’hui nous sommes dans une atmosphère de réglementations diverses liées au climat.
Mais, comme les décisions nécessaires pour éviter la catastrophe climatique n’ont pas été prises, la réglementation va à un moment donné céder le pas à l’interdiction. Oui, c’est classique, on tire sur la corde, mais à un moment donné, la vérité est là, toute nue et hop, nous verrons fleurir ici ou là des tas d’interdictions pour notre bien et pour celui de la planète.
Cela veut dire quoi ? Comme je suis responsable d’une chronique économique, je resterai uniquement sur ce plan : ça veut dire que du jour au lendemain, vous allez assister à une destruction de capital historique. Toutes les activités carbonées seront impactées et perdront une valeur de dingue. D’ailleurs, c’est déjà le cas: des firmes comme Shell, BP ou Total ont déjà déprécié à coup de dizaines de milliards des actifs qui ne vaudront plus rien demain.
Les financiers parlent d’«actifs échoués», le terme est parlant. Si l’Arabie Saoudite s’excite à ce point à diversifier son économie aujourd’hui y compris dans le tourisme, c’est que le prince héritier a compris que même sa compagnie pétrolière – Saudi Aramco, en principe la société qui a la plus grosse valeur boursière au monde – est assise sur des réserves de pétrole de 80 ans, mais qui demain ne vaudront plus grand-chose dans une économie décarbonée.
Prenez aussi le cas de la société de transport qui a des dizaines de camions diesel pour son activité de transport. Vu les interdictions de rouler au diesel qui fleurissent ici ou là, la valeur comptable de ses camions ne vaudra aussi plus grand-chose. En tout cas, s’il ne renouvelle pas ses camions, ce sont aussi des actifs échoués en puissance.
De même, prenez le cas des logements qui ne seront pas adaptés aux nouvelles contraintes énergétiques et qui ne pourront plus être loués. C’est simple, leurs propriétaires auront aussi des «actifs échoués» dans leur bilan. Donc, oui, on n’en parle pas ou peu, mais la réglementation est gérable, car il y a un calendrier et on peut tous s’adapter.
En revanche, si on arrive à l’interdiction, là c’est souvent brutal et plus personne n’a le temps de s’adapter, autant le savoir et agir maintenant. À propos des politiques qui nous dirigent, Jean Peyrelevade, l’ancien patron du Crédit Lyonnais aujourd’hui retraité disait fort justement que, «nous n’avons pas besoin de visionnaires ni d’idéologues, mais d’organisateurs du futur». Si vous en connaissez, envoyez-moi un email.