D’où vient tout cet argent débloqué pour faire face à la crise du coronavirus?

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Depuis la crise du coronavirus, l’argent public pleut de partout et alimente tous les secteurs ou presque. D’où vient-il? Et avec quelles conséquences pour la suite ?

Mais d’où vient tout cet argent ? C’est la question que beaucoup de lecteurs et de lectrices se posent.

L’Etat et les Régions passent leur vie à dire qu’ils n’ont pas d’argent. Et là, depuis la crise du coronavirus, l’argent pleut de partout et alimente tous les secteurs ou presque. Comment ce qui hier était impossible est devenu possible aujourd’hui ?

D’abord, la réponse est claire : face à une crise de l’importance de celle de 1929, les Etats devaient sortir les grands moyens pour éviter la catastrophe sociale.

Ensuite, cette crise va être résolue par l’endettement. L’Etat n’a pas assez d’argent pour compenser les pertes et encore moins quand l’économie est à l’arrêt et que la TVA et les impôts ne rentrent plus dans les caisses.

L’État et les Régions s’endettent auprès des marchés financiers, c’est-à-dire les banques, les compagnies d’assurance ou des fonds de pension.

Pour la Belgique, nous pouvons nous endetter à 10 ans pour 0.4%. Autant dire que c’est le moment de s’endetter car le loyer de l’argent est quasi gratuit. Ensuite, c’est la BCE qui rachète indirectement une bonne partie de notre dette publique. Comme pour les autres États de la zone euro. Vous me direz, la BCE achète notre dette mais avec quel argent ? Avec de l’argent qu’elle crée de zéro, c’est ce qu’on appelle la « planche à billets ». Mais ici, la BCE ne doit même pas imprimer ces billets, c’est juste un jeu d’écritures comptables.

La question qui vient ensuite : si c’est aussi simple de créer de la monnaie de zéro, pourquoi ne pas en imprimer un peu plus et donner une augmentation salariale aux secteurs en difficulté. C’est ici que vous allez commencer à détester ce que je vais dire, hélas.

Ce système de création de monnaie via la planche à billet ne fonctionne que parce que tous les pays sont dans la même situation de crise.

En clair, les marchés financiers sont moins regardants. Mais demain, les pays les plus vertueux comme l’Allemagne sortiront avant nous de la crise et à ce moment-là, les marchés financiers ne mettront plus tous les pays de la zone euro dans le même panier.

Ils demanderont des taux d’intérêts plus élevés aux pays les moins vertueux sur le plan économique. C’est la raison pour laquelle en France, plusieurs ministres ont déjà commencé à dire à leurs concitoyens qu’il n’y a pas d’argent magique, à un moment ou un autre, il faudra le rembourser, et ce sont nos enfants qui devront le faire pour nous si nous ne sommes pas capables de le faire.

Ce discours sur les limites « de l’argent magique » arrivera bientôt en Belgique. Et là, les tensions politiques habituelles reprendront de plus belle. Donc, oui, le monde de demain ressemblera furieusement au monde d’hier, la dette en plus.



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