Des vols de moins en moins à l’heure !

L’année 2018 restera comme « l’une des pires » en matière de retards de vols depuis dix ans. En cause, une capacité limitée de contrôle du trafic aérien et d’effectifs insuffisants, a dénoncé mercredi l’organisation Airlines for Europe (A4E).

Le trafic aérien en Europe a connu une hausse de 3,8 % entre 2017 et 2018 mais les «retards ont quant à eux augmenté en flèche de 105 %», a déploré l’association lors de son sommet à Bruxelles, en présence des principaux dirigeants des compagnies aériennes membres rapporte l’AFP.

« L’inefficacité de l’espace aérien européen a coûté 17,6 Mds € (en augmentation de 28 %, NDLR) à l’Union européenne » en 2018 et « 334 millions de passagers (+ 26 %) ont été affectés par les perturbations », selon l’association qui regroupe 15 compagnies européennes, dont Air France-KLM, easyJet, Lufthansa Group et Ryanair. L’association s’est engagée à œuvrer « à limiter l’impact sur les passagers à l’approche de l’été 2019 ».

A4E impute cette situation à la combinaison de plusieurs facteurs « en particulier le manque de personnel du contrôle aérien, les grèves des contrôleurs ainsi qu’une structure inefficace de l’espace aérien européen dans son ensemble ».

Près de 300 % en quatre ans

« Cette situation est honteuse » et « totalement inacceptable », a dénoncé le patron d’IAG Willie Walsh, précisant qu’en quatre ans, depuis 2014, le nombre de retards dus au contrôle aérien avait bondi de 279 %. Le directeur général de Ryanair, Michael O’Leary, a plaidé pour sa part pour l’introduction « de plus de concurrence » entre les services de contrôle aérien des différents pays européens.

« Nous appelons toujours les gouvernements nationaux et l’Union européenne à faire de la réforme de la gestion inefficace du trafic aérien européen une priorité politique », a déclaré à l’AFP, Thomas Reynaert, directeur général d’A4E.

A4E demande notamment aux acteurs politiques de prendre des mesures pour accélérer le déploiement des contrôleurs aériens à la sortie des écoles, centraliser la gestion du trafic aérien européen, mettre en œuvre un espace aérien commun au cours du mandat de la future Commission européenne et imposer l’interopérabilité des systèmes de gestion du trafic aérien européen.

L’organisation propose également de « rendre les prestataires de services de navigation aérienne (PSNA) responsables des indemnisations accordées aux passagers dans le cadre du règlement européen 261/2004 du fait de perturbations causées par le contrôle du trafic aérien ».

 

 

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