L’empoisonnant, dans les salons de tourisme, ce sont… les visiteurs. Bon, il en faut, c’est même pour eux qu’on les organise, ces salons, en espérant qu’ils seront aussi nombreux que possible. Dans la réalité, ils sont épuisants…
Passe encore qu’ils assaillent les malheureuses hôtesses, le plus souvent empruntées à une école de tourisme, avec des questions auxquelles elles n’ont évidemment pas la réponse. Mais ils raflent toute la documentation possible : brochures, cartes routières et autres, dont ils n’ont absolument aucun usage, mais c’est pour le principe, et râlent qu’il n’y ait pas plus de gadgets à emporter. Et pourtant, ils s’étaient équipés pour : gigantesques sacs ou, pour les plus « professionnels », la valise sur roulettes — on n’arrête pas le progrès !
On les reconnaît, aussi, à leur indécision maladive : ils s’arrêtent pile au croisement de chaque allée, se demandant s’ils vont aller à gauche ou à droite ou s’ils sont déjà passés par là, sans se soucier de ceux qui suivent et leur rentrent forcément dedans.
Cher mètre carré…
Enfin, ils n’ont pas leur pareil pour repérer les stands où « il se passe quelque chose ». Qu’un Office de tourisme ait convié quelques V.I.P. à un cocktail, et ils se précipitent pour être sûrs de ne manquer ni vin ni sandwiches ou zakouskis, dont ils s’empiffrent sans vergogne en se vautrant d’autorité sur les seuls endroits où ils peuvent poser leurs fesses, quand ils ne marchent pas sur les pieds des « vrais » invités…
Qu’alors y faire ? Exiger la présentation d’une invitation en bonne et due forme à l’entrée d’un espace réservé ? Cela semblerait aller de soi, si les stands n’étaient pas si exigus. Mais le mètre carré se paie cher, pour un retour sur investissement de plus en plus aléatoire. A preuve, en nombre d’exposants, le Salon des Vacances de Bruxelles se réduit d’année en année comme peau de chagrin.
Mal foutu
D’ailleurs, le site web du Salon est l’un des plus mal foutus. Ses nouveaux propriétaires ont semble-t-il décidé de se passer de la presse, dont ils n’ont manifestement que faire : plus de salle pour les journalistes, qui n’étaient d’ailleurs pas invités et n’ont reçu aucune information d’aucun exposant. Quant à la publicité, on a cherché en vain les grandes affiches qui auraient célébré la 60ème édition de ce Salon — le tout premier a dû se tenir l’année même de la grande Exposition universelle de Bruxelles.
Au premier jour du Salon, PagTour se demandait si la formule était encore bien utile. Poser la question, c’est y répondre, n’en déplaise aux prétentieux imbéciles qui se croient plus malins que les autres mais ne tarderont pas, à leur tour, à se casser la figure.