Scandale à Lyon le week-end dernier: un avion de Lufthansa et un autre de Brussels Airlines décollent sans de nombreux passagers bloqués à l’enregistrement. C’est le journal lyonnais Le Progrès qui rapporte le double événement. Le premier vol vers Francfort était programmé vendredi à 7h35 et celui de SN vers Bruxelles à 7h20. Ils sont partis avec plus d’une heure de retard, mais cette heure supplémentaire n’a pas été suffisante pour accueillir tout le monde.
Ce qui pousse les compagnies à décoller en laissant des clients sur le carreau, ce sont des impératifs économiques : amendes de 250 € par passager si le retard atteint 3 heures, mais surtout, la décision est prise pour ne pas pénaliser les passagers qui ont une correspondance sur un autre vol, et pour qui les dommages peuvent être importants.
Mais soit, ce qu’il faut dans ce cas, c’est comprendre pourquoi cela arrive, surtout pour des vols si matinaux. L’aéroport se disculpe et met la faute entière sur les deux compagnies puisque, selon l’aéroport, c’est elles qui « gèrent les procédures d’enregistrement via Internet et prévoient le nombre de guichets ».
Or il se fait que, d’après certains passagers, l’enregistrement par internet ne fonctionnait pas ; en tout cas, les cartes d’embarquement n’étaient pas émises par le système. Deuxième responsable, donc : l’enregistrement automatique. Le troisième est son corollaire : quand on ne peut avoir sa carte « par la machine », il faut faire la queue à l’enregistrement humain. Et là, 5 à 6 guichets ouverts seulement, réservés par les deux compagnies du même groupe.
On peut quand même se demander si, voyant cette situation d’urgence, l’aéroport n’aurait pu de sa propre initiative mettre l’un ou l’autre guichet en plus à disposition. Mais est-ce possible, est-prévu dans les procédures ?
Et s’il nous faut penser à un quatrième coupable, nous pointerons les passagers eux-mêmes qui devraient savoir que les contrôles successifs : identité, carte d’embarquement, covid-safe et PLF, demandent du temps, et surtout demandent que les passagers soient en règle, complètement, avant de se présenter à ces différents contrôles.
Enfin, une note d’humour, l’arrivée des LCC a permis à une nouvelle frange de la population de voyager en avion : ces clients n’ont pour la plupart pas l’expérience de ce moyen de transport. Il suffit de regarder et d’écouter :
-« On va essayer d’arriver dans l’avion dans les premiers, parce que c’est un Airbus : je n’ai pas envie de faire tout le trajet debout ». (Véridique).
-Des passagers se présentent à 14h17 à l’embarquement pour un vol à 14h20 : « ben quoi, on n’est pas en retard, il y a encore 3 minutes… ». (Véridique).
-Et ce que vous avez tous vécu : ces passagers qui ont un siège à la rangée 25, mais qui dès l’entrée dans l’avion regardent chaque numéro de rangée : 1, 2, 3…
C’est là qu’on se dit que l’Intelligence Artificielle, finalement, ça pourrait être bien.