Tout le monde conviendra que les Shetlands sont une destination à part, sur laquelle nous reviendrons d’ailleurs. Mais à l’intérieur même de cet archipel, situé entre Écosse et Norvège, il y a une île qui a proclamé son indépendance le 23 février 2011, il y a juste dix ans : c’est l’île de Forvik, ou Forwick Holm. Plutôt qu’une île, disons un rocher de 0,01 km², qui compte 1 habitant. Et ce sieur, Anglais d’origine, s’est créé un Etat !
Suart Hill est un des pires marins de l’histoire. Par 8 fois, il a fait naufrage et par 8 fois il a eu la chance d’être secouru. L’avant-dernière fois, c’était en 2001, alors qu’il tentait de faire le tour des Îles Britanniques sur un canot à rames, le Maximum Exposure. Hill décide de rester dans les Shetlands, et plus précisément sur cet îlot de Forvik, et il se l’approprie en prétextant une ancienne loi norvégienne de « propriété par occupation ».
Pourquoi une loi norvégienne ? L’histoire remonte au 15e siècle, quand le roi Christian I, souverain des 3 royaumes scandinaves, met les Shetlands en gage auprès de Jacques III d’Ecosse pour constituer une dot à sa fille. Hill s’appuie sur le fait que ce prêt n’a jamais été remboursé, et de ce fait tous les accords conclus à propos des Shetlands n’ont plus de valeur. Il conseille d’ailleurs fortement à cet archipel de demander un statut de large autonomie, comme celui de l’île de Man.
En attendant, Suart Hill se prétend possesseur de l’île « par occupation », et fait face au gouvernement britannique avec une seule question : « Pouvez-vous m’expliquer, leur demande-t-il, l’origine de votre autorité sur les Shetlands ? » Silence gêné, évidemment.
Il n’empêche, la dure loi d’Albion ne le lâche pas. Hill vient d’être condamné pour n’avoir pas payé ses impôts à une autorité qu’il ne reconnaît pas, et pour rouler sans permis sur les 50 m de route de son île. Pour subvenir à ses besoins, il a eu une idée géniale: il a vendu des parcelles de son île, donnant aux acheteurs accès à la nationalité de Forvik, ; ce qui, évidemment, a attiré près de 250 originaux, devenus de la sorte citoyens de Forvik.
En tout cas, l’idée d’autonomie des Shetlands, grâce à l’exemple de Forvik, fait son chemin. A moins que l’indépendance de l’Ecosse ne vienne offrir dans le futur une alternative. Nous reviendrons sur les Shetlands, promis.
Ceci dit, Originaux du monde entier, ceci vaut bien une visite, non ?