Comment une compagnie aérienne prépare le redémarrage de ses opérations après 12 semaines. Les avions ne sont pas faits pour rester au sol. Il en va de même pour nos collègues. Leur travail leur a beaucoup manqué. Nous nous réjouissons d’enfin pouvoir reprendre nos opérations.
Mais la reprise de nos activités après une période de 12 semaines d’hibernation ne se fait pas du jour au lendemain. Sortir un avion de son mode de stationnement et le remettre en état de vol prend à peu près autant de temps que de l’entreposer. Amener notre personnel navigant à nouveau dans les airs, est également une chose qui n’est pas prise à la légère.
Dans des circonstances normales, un pilote de ligne qui vole régulièrement suit tous les six mois un régime de formation strict, afin de se tenir au courant de toutes les procédures.
Maintenant que nos pilotes n’ont pas été dans un cockpit depuis trois mois et ne répondent pas à la norme obligatoire de « 3 atterrissages en 90 jours », nous devons les remettre à niveau pour nous assurer qu’ils sont prêts à retourner dans le cockpit. Un test au simulateur, ainsi qu’un examen théorique et un cours sur le Crew Resource Management leur permettront de reprendre leurs responsabilités pour le 12 juin.
Nos collègues du personnel de cabine ont également besoin de cours de remise à jour et seront entrainés pour les nouvelles procédures en termes de mesures de sécurité sanitaire.
Quant à nos avions, ils font l’objet d’un entretien approfondi, même s’ils sont au sol depuis longtemps. Vous vous souvenez que nous vous avons dit que le stockage d’un avion prend environ 400 heures de travail et qu’ils nécessitent encore des contrôles et entretiens réguliers ? Eh bien, préparer un avion à nouveau pour les opérations et le mettre en état de navigabilité prend environ 200 heures de travail. Qu’il s’agisse de tester tous les systèmes informatiques, de préparer la cabine ou de déballer le train d’atterrissage et les moteurs, rien n’est laissé au hasard dans l’aviation.