Culture et Tourisme font-ils bon ménage ?

© Atout France /Cédric Helsly

C’est la question que se pose l’agence Alps, établie à Briançon, dynamique consultant en tourisme, qui propose des réflexions stratégiques et des conseils en marketing touristique. La question posée ci-dessus devint un vrai thème de réflexion, à l’heure où le tourisme est accusé de tous les maux. A tort ou à raison ?

L’article commence par définir ce qu’est la culture

« Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances », mais pour la plupart des gens, la culture recouvre essentiellement les arts et le patrimoine.

La DGE française (Direction Générale Entreprise) s’est penchée sur cette offre, avec des chiffres valables pour la France, mais il sera relativement facile d’extrapoler pour la Belgique.

8.000 musées, 1.500 festivals, 44.000 monuments historiques classés, 40 sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO : l’offre culturelle et patrimoniale est un atout touristique majeur. Près de 100.000 emplois sont concernés, et les retombées économiques sont estimées à 15 milliards d’euros.

Tourisme et culture sont complémentaires

Même si l’on voit souvent l’attractivité d’un site sous l’angle de l’exploitation commerciale, il ne faut pas perdre de vue que les revenus générés par cette exploitation contribuent très largement à la sauvegarde, à l’entretien et à l’amélioration de ces sites.

Le Musée-Château d’Ecouen © Hermine de Saint Albin, Le Tourisme dans le bon sens.

L’impact sur le développement économique des territoires où les sites touristiques sont présents est énorme, en termes d’emplois et de recettes.

Quelques chiffres encore :

Le Musée du Louvre a accueilli 8,1 millions de visiteurs en 2017. Le château de Versailles : 7,7 millions. La tour Eiffel : 6,2 millions de visiteurs. Le Mont Saint Michel : 2,5 millions en 2016

Le Patrimoine, outil de dynamisation

L’étude de l’Agence Alps interroge ensuite sur la façon d’utiliser la culture au sein de la stratégie touristique d’un territoire. Elle cite pour ce faire l’excellent livre de Jean-René Morice : Le patrimoine, outil de dynamisation touristique des villages ? – dont nous reprenons un extrait :

« L’émergence de nouvelles formes de tourisme, tel le tourisme gourmand, le tourisme solidaire et équitable ou encore le tourisme culturel, témoigne de l’élargissement constant des intentions touristiques et en questionne le sens social. (…) Tous les lieux, quelle que soit leur échelle – du restaurant aux parcs écologiques en passant par des villes entières – ou quelle que soit leur localisation – du quartier voisin au pays situé à l’autre bout de la planète –, sont susceptibles de devenir des destinations. »

« Question essentielle pour nous, professionnels du tourisme : le tourisme n’altère-t-il pas les sites par sur-fréquentation ? »

On connaît les exemples les plus criants : Venise, Barcelone, Amsterdam, se plaignent d’un tourisme trop abondant, mais ne nous laissons pas non plus aveugler : une partie de la population, le segment non-marchand essentiellement, s’en plaint, tandis que l’autre partie en vit, et en fait vivre aussi indirectement ceux qui s’en plaignent… Cercle vicieux.

En France, un site est exemplatif entre tous : le Mont Saint Michel. « Transports surchargés, axes routiers encombrés, prestations médiocres sur le site… », qui a perdu un million de visiteurs en une décennie. Au profit de qui, au détriment de qui ?

Le changement peut être favorable aux bonnes agences

Jean-Luc Martinez, directeur général du Louvre : « le tourisme est en train de changer ». « La question n’est plus tant d’augmenter le nombre de visiteurs que de savoir comment les accueillir et les aider à tirer un maximum d’enseignements de leur visite. L’essentiel est d’offrir à nos visiteurs un Louvre plus accueillant, plus accessible et plus généreux », ajoutait-il.

Il s’agit donc clairement de favoriser la qualité au détriment de la quantité ; il s’agit de prendre en compte les aspectes environnementaux du tourisme « afin d’en tirer une notion de durabilité ».

Et ça, c’est bon pour les bonnes agences de voyages ! Elles seules seront capables de canaliser, d’orienter le tourisme, de conseiller le voyageur dans ses choix, au lieu de le voir se précipiter en troupeaux vers des sites surchargés où, évidemment, la qualité ne peut plus être prise en compte.

(Agence Alps, 8, Avenue Maurice Petsche, 05100 BRIANCON

Tel :04 92 52 06 55 [email protected])

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