Comment les géants du Net font chanter les États

Si Apple a connu une croissance de 90% sur ces cinq dernières années, cette même croissance était de 300% pour Amazon. Quant à Facebook, le réseau social n’est pas en reste. S’il y a 1,2 milliard de chrétiens de par le monde, ce qui en fait la première religion mondiale, il y aura bientôt, c’est sans doute une question de mois, 2 milliards d’amis sur Facebook. Et comme dirait l’humoriste Anne Roumanoff: « T’as 4515 amis sur Facebook ? Déménage un jour férié et regarde combien viennent t’aider, pour voir! »

« Les deux milliards d’utilisateurs Facebook passeront plus de 4 ans de leur existence sur leur compte »

Plus sérieusement, cette progression de Facebook fait réfléchir, car au-delà du nombre, il y a aussi le temps consacré à ce réseau social. En moyenne, selon le jeune fondateur de Facebook, chaque utilisateur passe près d’une heure par jour sur Facebook et/ou sur ses plateformes Instagram et Messenger.

Si on met cela à l’échelle d’une vie, cela signifie que deux milliards d’utilisateurs passeront en moyenne 4 ans et 4 mois de leur existence sur leur compte. Et tout cela sous le contrôle de 18.000 employés de Facebook. Jamais dans l’histoire de cette planète, si peu de gens, d’employés, n’avaient en quelque sorte contrôlé la vie privée d’autant de personnes.

C’est vrai que les GAFA – Google, Apple, Facebook et Amazon – sont incrustés dans chaque seconde de notre vie. Au point que, pour la première fois de l’histoire, un pays souverain comme le Danemark a décidé d’avoir un ambassadeur pour représenter le pays auprès des sociétés de la Silicon Valley.

C’est complètement fou, cela revient à mettre sur un pied d’égalité une entreprise comme Apple ou Google avec un pays. Le ministre des Affaires étrangères danois ne s’en est d’ailleurs pas caché, pour lui ces entreprises du numérique ont plus d’impact sur ses compatriotes qu’un pays comme la Grèce.

Il n’a pas tort techniquement, il suffit de penser, par exemple, aux 256 milliards en cash dont dispose une firme comme Apple. Sa trésorerie est plus importante que le PIB – donc la richesse nationale – de très nombreux pays. Et il suffit de voir comme les PDG de ces firmes, Google, Apple, Facebook ou Amazon sont reçus. Ils sont accueillis comme des chefs d’État par les vrais chefs d’État.

Le danger de cette histoire d’ambassadeur, c’est que les États reconnaissent qu’ils sont dépassés par ces entreprises multinationales et qu’elles ne doivent même plus faire de lobbying caché, elles sont reçues avec le tapis rouge.

C’est ce cela qui permet à une firme comme Apple de dire qu’elle ne rapatriera pas sa trésorerie de 256 milliards de dollars, qui est planquée dans des paradis fiscaux, tant que le gouvernement américain n’aura pas baissé son taux d’impôt des sociétés. Si ça, ce n’est pas du chantage, qu’est-ce que c’est alors ?

La semaine dernière, je vous parlais d’Apple qui a atteint le chiffre record en Bourse de 800 milliards de dollars, ce qui en fait la plus importante société cotée. Des analystes parlent déjà de 1.000 milliards pour bientôt, mais ce sera sans doute Amazon qui atteindra en premier cette barre symbolique.

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