Les événements de Charlottesville ont fait comprendre aux géants d’Internet comme Facebook, Twitter ou Google qu’ils doivent agir encore plus fortement contre la propagation des messages de haine, qu’elle soit d’origine islamiste ou d’extrême-droite.
Avant les événements de Charlottesville, les grandes sociétés comme Facebook, Twitter ou Google déclinaient toute responsabilité envers les messages sectaires ou de haine qui pullulaient et pullulent encore sur la Toile. La plupart du temps, leur réponse consistait à dire : nous sommes de simples tuyaux d’informations et nous ne pouvons pas être tenus responsables des messages postés par les utilisateurs.
Mieux encore, les mêmes dirigeants de Facebook, Google et autres Twitter en se positionnant comme simples transporteurs d’informations et non pas producteurs d’informations se lavaient en quelque sorte les mains de ce qui pouvait bien se dire sur Internet.
Si vous poussiez plus loin vos questions, alors vous aviez droit à une réponse du type : « de toute façon, surveiller tout ce qui se dit et s’écrit sur la Toile nous coûterait trop d’argent, et que faites-vous de la liberté d’expression ? »
Alors, c’est vrai, ces derniers mois, suite à la série d’horribles attentats qui ont frappé l’Europe, ces géants du Net ont enfin daigné bouger en faisant la chasse aux sites véhiculant des messages de haine. Mais, il faut le dire, c’est vraiment depuis l’affaire des tensions raciales à Charlottesville qu’ils ont découvert ou fait semblant de découvrir qu’ils n’étaient pas que de simples tuyaux ou véhicules d’informations.
« Le déclic Charlottesville a été le début de la rédemption pour les géants du Web »
Coup sur coup, un réseau social comme Twitter a effacé plusieurs comptes associés à des articles propageant la haine raciale. D’autres, comme Facebook, ont tout simplement supprimé des sites liés à l’extrême droite. Un site musical comme Spotify a aussi supprimé les chansons des groupes suprémacistes américains.
Quant à Mastercard, Visa et PayPal, ils ne sont pas en reste non plus, puisqu’ils ont pris des mesures pour que des groupes d’extrême-droite ne puissent plus recevoir de l’argent via leurs sites Internet. Idem avec Apple qui a coupé le financement de sites Internet qui vendaient des objets nazis.
Bref, si les géants du Web ont fini par agir depuis quelques mois pour arrêter la propagation de la haine, qu’elle soit islamiste ou d’extrême-droite, il faut reconnaître que le déclic Charlottesville a été salvateur et que de nouvelles mesures ont été prises et plus rapidement qu’auparavant.
C’est une excellente nouvelle : les géants du Net ont enfin appris que leur business n’était pas innocent et qu’ils ne pouvaient plus se cacher derrière une neutralité reposant sur un soi-disant principe de défense de la liberté d’expression. Lorsque le monde est en danger, les dirigeants de ces sociétés ont enfin compris qu’ils doivent agir d’abord en citoyens responsables. Le déclic Charlottesville a été le début de la rédemption.