Un mois après la sortie de l’album posthume de Johnny Hallyday, on en sait plus sur cette opération ultra secrète qui s’est inspirée des méthodes de communication de la société Apple.
C’est Cocteau qui disait que « tout secret à la forme d’une oreille ». C’est sans doute en se souvenant de cela, que la direction de la maison de disques Warner Music France a préparé la sortie du dernier album de Johnny Hallyday dans la plus grande discrétion. Résultat : aucune fuite avant la sortie officielle de « Mon pays, c’est l’amour ».
L’album est déjà double disque de diamant, vu que plus d’un million d’exemplaires ont été vendus en un mois à peine ! En réalité, Warner Music France s’est moins inspirée de Cocteau que d’Apple. la firme à la pomme est en effet connue pour être secrète lorsqu’elle lance un nouveau produit, faisant en sorte de juste distiller un minimum d’informations et créant une attente forte auprès de ses fans.
Le secret a encore été poussé plus loin pour l’album posthume de Johnny Halliday. Warner Music France a joué à « la grande muette » comme on surnomme l’armée française. Pas d’informations distillées au compte-goutte avant la sortie officielle de l’album, pas de mise en avant d’un single quelques semaines avant la sortie de l’album. Rien, nada !
« Warner Music France a réussi l’exploit de faire de ce dernier album de Johnny, le secret le mieux gardé de France »
Avant la date du 19 octobre à minuit, Warner Music France a réussi l’exploit de faire de ce dernier album de Johnny, le secret le mieux gardé de France. il fallait tout miser sur la ferveur des fans de Johnny, miser sur l’effet-surprise et s’assurer ainsi des ventes colossales.
Maintenant que l’effet-surprise est passé, Le Figaro détaille cette opération secrète dans les moindres détails : d’abord, comme toute opération secrète, il fallait un nom de code et c’était JPS Elektra.
JPS car ce sont les initiales de Jean-Philippe Smet, le vrai nom de Johnny et Elektra, c’est le nom d’un label racheté par Warner. Ensuite, il fallait qu’un minimum de personnes soit au courant, dans le cas présent, elles étaient au nombre de 6 seulement.
Quant aux usines de fabrication, elles étaient éparpillées en Italie et en Pologne et chacune d’elle recevait seulement quelques éléments de fabrication, l’une le son, l’autre la pochette, l’assemblage avait lieu dans un endroit X et le conditionnement dans un endroit Y. Bref, aucun fournisseur ne savait sur quoi il travaillait exactement.
L’idée comme le rappelle Le Figaro, c’est qu’on ne puisse pas recouper les informations, même sur les palettes de CD, il y avait juste inscrit dessus JPS Elektra et rien d’autre. Quant aux délais de livraison auprès des disquaires, ils ont été compressés au maximum et tout le monde a été briefé pour éviter les fuites.
Voilà donc comment l’opération « zéro fuite » a permis à Warner Music France de vendre en un mois plus d’un million d’albums à 17 euros en moyenne. Même après sa mort, Johnny se sera inspiré des États-Unis, en l’occurrence de la politique de communication d’Apple, la meilleure du monde. Chapeau l’artiste !