Joe Biden, le nouveau président des États-Unis a promis d’être le président de tous les Américains et pas seulement de ceux et celles qui ont voté pour lui. Il a raison de rappeler ce qui nous semble être du bon sens mais qui a été perdu au cours des 4 années du mandat de Donald Trump.
Joe Biden a raison de vouloir rassembler parce que si Trump a perdu, le « trumpisme », lui, n’est pas mort… D’ailleurs pour comprendre le côté « mauvais perdant » de l’actuel locataire de la Maison Blanche, il faut entrer quelques secondes dans sa tête. Premièrement, les chiffres : alors que l’écrasante majorité des médias était contre lui, Donald Trump a réalisé un score étonnant. Qu’on l’aime ou pas, c’est un tour de force qu’il faut saluer.
Donald Trump a réussi à garder le Sénat sous la coupe des Républicains, il a renforcé la présence des Républicains au sein de la Chambre des représentants, il a attiré vers lui une majorité de Latino-américains, notamment des Cubains et des Vénézuéliens qui détestent les régimes socialistes. Il a même réussi à améliorer son score auprès des Noirs américains. Bref, il a beaucoup fait en peu de temps et plus de 70 millions d’Américains ont voté pour lui.
Mais il n’est pas arrivé premier sur la ligne d’arrivée. Et comme on dit aux USA, « you never win silver, you lose gold ». Voilà pour son amertume à l’égard des chiffres.
Comme le rappelle la politologue Nicole Bacharan, qui a consacré un livre au président actuel, il y a les chiffres et la psychologie du candidat: « tout le parcours de Donald Trump a été bâti sur le refus de la défaite et le refus de la réalité quand celle-ci est contraire à ses souhaits et à ses intérêts ». Et comme le dit aussi cette politologue : « Cela fait 40 ans que Donald Trump vit comme cela, peut-être davantage… Depuis qu’il est promoteur immobilier, star de la télé et star de la politique, Donald Trump refuse le réel qui le contredit et le contrarie ».
J’ajouterai pour ma part encore un autre bout d’explication. Mes confrères de l’agence d’informations financières Bloomberg ont raison de dire que si Donald Trump a saisi ou va saisir la justice, c’est pour éviter d’apparaître comme un loser. Le mot qu’il déteste le plus au monde ! Toute sa vie le prouve, au cours des 30 dernières années, il a intenté, selon l’agence Bloomberg, environ 3.500 procès.
Et la rafale de procès qu’il va intenter pour la présidentielle n’a, au fond, qu’un seul but : jeter le discrédit sur la victoire de Joe Biden et sur ses premiers mois de président élu. Trump se venge ainsi des Démocrates qui n’ont pas cessé de délégitimer sa présidence en l’accusant d’être une marionnette de Moscou.
Mais selon Nicole Bacharan, il n’y aura pas de coup d’État aux États-Unis. Trump sera poussé dehors par les siens. La preuve, même la chaîne d’information archi-conservatrice Fox News l’a laissé tomber. En clair, les Républicains restent des démocrates sans jeux de mots !