Voilà une exposition qui, résolument, sort de l’ordinaire par l’ampleur des œuvres rassemblées (plus de 200 !) mais aussi par la manière dont on les fait entrer en raisonnance avec les riches collections permanentes qui font la réputation du Musée Royal de Mariemont.
A l’évidence, les choses bougent depuis que Richard Veymiers a pris les commandes de cette institution scientifique et culturelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Avec Bye Bye Future !, Sofiane Laghouati, conservateur à Mariemont du département « livres modernes et contemporains » et commissaire de cette exposition , casse les codes et ouvre, grâce à une surprenante scénographie des architectes-artistes Luc Schuiten et Sébastien Faye, des perspectives susceptibles de capter de nouveaux publics de tous âges.
C’est d’ailleurs un des objectifs phares de la nouvelle direction que d’ouvrir Mariemont à des publics qui ne connaissent pas ce musée d’art et d’histoire logé à Morlanwelz, depuis le milieu des années septante, dans un superbe parc paysager à l’anglaise de 45 Ha bordé d’un magnifique arboretum.
Espace et temps
L’espace et le temps ont toujours fasciné, tant la réflexion que la création, sous toutes ses formes.
Les auteurs-créateurs abondent qui ont voulu réinventer le passé ou se projeter dans un futur proche ou lointain, chercher de nouvelles terres ou planètes, dessiner des cités imaginaires ou encore des formes d’effondrements (collapsologie) conduisant irrémédiablemet à la fin des temps !
L’espace et le temps, par les formes que ces deux « matières » peuvent prendre, induisent, au fils des siècles et de ses représentations, sur notre manière d’être et de penser.
Les robots de Halleux
A travers les huit thématiques déployées par Bye Bye Future ! dans les salles de Mariemont, de très nombreuses formes d’expression artistique sont sollicitées.
Des formes classiques dont Mariemont regorge comme des sculptures, des bas-reliefs ou encore des œuvres littéraires rares et anciennes mais aussi des robots (de tous les âges), des machines volantes, des œuvres numériques, des citées réinventées à travers le cinéma ou des jeux video, etc…
Mentions spéciale pour les étranges robots de Stéphane Halleux conçus au départ d’objets récupérés et dont l’allure donne un caractère touchant, fragile et même poétique à cette exposition.
D’autres possibles
Si la huitième section de l’ art de voyager dans le temps imaginée par Sofiane Laghouati s’achève sur les affres de la collapsologie, soit la fin de notre monde, celui que nous connaissons et qui est centré sur l’humain précise le commissaire, l’architecte et artiste bien connu Luc Schuiten, qui s’est vu offrir à Mariemont une « carte blanche », se projette lui, avec son imaginaire si fécond, vers un monde davantage désirable et durable .
Luc Schuiten veut croire -c’est en tout cas ce que ses dessins suggèrent pour des villes comme Strasbourg, Metz, Louvain-la-Neuve et même….le Domaine de Mariemont (dessin de 2019) telles qu’il les imagine dans cent ans- dans des matériaux et des techniques de construction capables de s’adapter aux changements nécessaires à l’émergence d’une civilisation soutenable avance, souriant et résolument optimiste, Luc Schuiten.