Bernard Philippart (CEO de BTExpo) et Ignace Vermeylen (Sales Manager) nous ont accordé une interview, à douze jours de l’ouverture des portes du grand salon belge des professionnels du tourisme, organisé le lundi 14 novembre à Nivelles et le mardi 15 à Anvers, de nouveau cette année avec le support des associations professionnelles UPAV et VVR.
Pouvez-vous d’abord nous dresser un bref historique du salon BTExpo…
Bernard Philippart : Il faut d’abord revenir au BTF (Belgium Travel Fair) qui a connu son heure de gloire avant de péricliter. Il n’y pas eu ensuite de salon professionnel du tourisme pendant quatre ou cinq ans. Avec deux confrères agents de voyages, malgré notre absence d’expérience, on a alors décidé de lancer une nouvelle manifestation. Nous avons choisi Tour & Taxis, à Bruxelles, comme lieu pour le nouveau salon. L’engouement a été incroyable. L’une des raisons du succès a été notre volonté de tenir compte de l’évolution du marché. L’objectif numéro un n’était plus en effet d’impressionner les visiteurs par la grandeur et l’aménagement de son stand, mais bien de tout faire pour que l’info à destination des agences passe le mieux possible. Et c’est toujours l’approche de BTExpo aujourd’hui.
Ignace Vermeylen : Bruxelles Travel Expo s’est déroulé pendant quinze éditions à Bruxelles. On a ensuite voulu lui donner une dimension davantage nationale que bruxelloise, d’où le nom de Belgium Travel Expo. Lequel s’est d’abord tenu sur deux jours à Bruxelles. Pour des questions d’accessibilité, nous avons ensuite décidé d’organiser BTExpo dans deux lieux différents, soit une journée dans la capitale et une autre à Malines il y a trois ans, et à Gand l’an dernier.
B.P : Mais c’est parfois un cauchemar de se rendre à Bruxelles tellement le trafic est congestionné. Les embouteillages refroidissaient de nombreux participants potentiels. Nous avons donc décidé l’an dernier de remplacer Bruxelles par Nivelles, facile d’accès, que l’on vienne de Namur, Liège ou Charleroi, et même de Flandre. Et cela ne pose pas non plus de problème pour les Bruxellois, d’autant qu’ils sont à contre-courant du trafic à l’aller comme au retour. Et ils connaissent la qualité de notre événement, ils sont prêts à faire 25km pour aller à BTExpo, par l’autoroute ou en train, avec un bus de la gare de Nivelles toutes les 20 minutes jusqu’à l’hôtel Van der Valk. J’ajouterais que le co-voiturage marche également très bien.
I.V : La plupart des exposants, d’où qu’ils viennent, participent pour leur part aux deux journées. Seuls 15% d’entre eux ne préfèrent participer qu’à une seule, ne s’adressant qu’à la cible francophone ou néerlandophone.
B.P : Nous avons par ailleurs avancé l’événement de quelques semaines en 2019, pour des raisons climatiques, mais aussi car le mois de novembre est celui où les tour-opérateurs lançent la saison d’été suivante.
I.V : C’est le moment où les voyagistes sortent leurs nouvelles brochures. Et c’est aussi la période idéale pour la signature de nouveaux contrats.
BTExpo est donc aujourd’hui sur de bons rails. Comment se présente la prochaine édition?
B.P : 2022 se présente comme la plus belle année que nous ayons jamais connu depuis la renaissance de BTExpo.
I.V : Nous avons actuellement 101 exposants à Nivelles – et ce chiffre pourrait encore monter un peu – contre 67 l’an dernier. Le résultat cette année est exceptionnel. Et je rappelerais que le nombre de stands ne traduit pas le nombre de marques présentes. Certains partagent des stands, par exemple Air Tahiti Nui avec l’Office du tourisme de Tahiti et ses îles. Sur Anvers, nous sommes un peu moins nombreux, soit 87 exposants aujourd’hui.
Et du côté des agences ?
I.V : Plus de 200 agents de voyages sont aujourd’hui inscrits à Nivelles. Et plus de 220 le sont sur le networking lunch (gratuit, de 12h30 à 14h00, ndr) sur un maximum de 250 places à table. Nous devrons certainement refuser des demandes sur les derniers jours. C’est un grand succès. A Anvers, nous avons un peu moins d’agences inscrites. Mais nous sommes confiants car nous savons que les inscriptions sont plus tardives côté néerlandophone.
Nous sommes fier de constater que les agents de voyages représentent tous les groupements de Belgique sans exception. Ces derniers nous ont activement soutenu, y compris en faisant la promotion de notre événement.
Vous proposez aussi cette année un module de rendez-vous…
I.V : C’est une première pour nous. Cela permet aux agences de voyages et aux exposants de se rencontrer de manière plus professionnelle, de mieux préparer leur salon, d’optimiser le choix des personnes qu’ils souhaitent voir. Sur le plan pratique, tous les visiteurs qui ont fait leur demande de badges ont obtenu un lien avec identifiant et mot de passe permettant d’accéder au module de rendez-vous.
B.P : Cet outil responsabilise l’exposant et le visiteur. Et il fonctionne à l’initiative de l’exposant comme de l’agent de voyages : l’un comme l’autre peut solliciter un rendez-vous. Et le module doit aussi permettre de drainer et disperser les visiteurs dans tout le salon.
Outre les agents de voyages, qui sont les autres participants au salon ?
I.V : Une précision d’abord, on trouve bien sûr sur BTExpo aussi bien les agences de voyages loisirs que celles spécialisées dans le voyage d’affaires. Les BCD et autres CWT sont les bienvenus sur notre événement. Idem pour les groupistes et les autocaristes. On trouve aussi sur le salon les étudiants en tourisme de dernière année et les médias.
Avez-vous noté des évolutions chez vos exposants ?
B.P : Nous constatons une présence accrue d’agences réceptives étrangères, soit une petite dizaine telles EXO Travel, Abercrombie ou Andrew Travel. Une minorité d’agences de voyages recourrent à des DMC, notamment pour répondre à des demandes bien spécifiques. Mais nous veillons bien sûr à ce que les tour-opérateurs de niche ne se sentent pas cour-circuités par cette présence. C’est un sujet parfois délicat.
Qu’en est-il des nouveaux exposants cette année ?
B.P : Le panel des compagnies aériennes est beaucoup plus important que les années précédentes. Une bonne douzaine répondent présent. Idem pour les compagnies de croisières, elles aussi bien mieux représentées.
I.V : Nous nous félicitons également de la forte présence de l’Océan indien, de l’île Maurice aux Seychelles, avec leurs offices du tourisme, de nombreux hôtels et une offre de tour-opérating dont celle de Beachcomber Tours. Le Portugal et les Alpes du Sud viennent également en force. Ces dernières organisent des petites conférences à Nivelles comme à Anvers, avec l’intervention de huit partenaires de la destination.
Quid du tourisme d’affaires ?
B.P : Le MICE est un secteur important. Mais nous n’avons pas fait de promotion en direction des organisateurs d’événements professionnels. Pour l’instant, nous nous concentrons sur le marché des agences de voyages. Mais peut-être qu’il faudra se pencher, dans le futur, sur une éventuelle ouverture du salon aux spécialistes du tourisme d’affaires.
Qu’en est-il des autres événements organisés en parrallèle au workshop et au networking lunch?
I.V : Nous organisons de nouveau cette année une conférence UPAV côté francophone et VVR côté néerlandophone, le matin (9h30-10h30), auxquelles pourront participer les agences intéressées. Le thème abordé sera le même à Nivelles et à Anvers : l’entreprise durable, avec l’accent mis sur les 3 P : People (les gens), Planet, Profit…
B.P : A la cloture du workshop à 18h, deux événements vont légèrement se chevaucher, les premiers Travel d’Or (organisés par Eventiz Media Groupe, l’éditeur de Pagtour.info ; sur invitation, ndr) et une soirée comme les agences n’en ont jamais vu, un quizz musical très participatif, avec cocktail et des lots à gagner. La fiesta est prévue jusqu’à 22h.
Pratique
Le BTExpo se tient, de 9h30 à 18h, le lundi 14 dans l’hôtel Nivelles Sud – Van der Valk de Nivelles, le mardi 15 à l’hôtel BluePoint à Anvers. Plus d’infos et inscription sur le site www.btexpo.com