Voilà qui va conforter Donald Trump, attendu cette semaine à Bruxelles, dans son idée que la ville n’est qu’un « trou à rats » : elle serait même la troisième capitale la plus dangereuse au monde, selon Knoema.
Spécialisée dans le traitement de données, la société montre qu’avec un indice de criminalité de 51.48 — encore considéré comme « modéré » — accordé par l’agence Numbeo, Bruxelles se classe en effet troisième parmi les grandes villes de l’Europe de l’ouest, derrière Marseille — qui reste malgré tout sous la barre des 60 points — et Paris, mais devant Anvers, 6ème, Francfort, Berlin, Cologne et Rotterdam. A l’inverse, Munich, Bâle, Zurich et Berne seraient les villes les plus sûres.
Si l’on ne considère que les capitales dans le monde, Bruxelles occupe encore la troisième place du classement. Le nombre d’homicides pour 100.000 habitants y a été de 2,60 sur la période 2010-2012 : c’est moins qu’à Tallin (5.50) et surtout qu’à Mexico (8.80 !), mais c’est plus qu’à Dublin et à Paris, et qu’à Vienne, Copenhague et Rome, ou encore Tokyo et Zurich.
La faute aux jeunes ?
Si l’on prend en compte les données socio-économiques de l’OCDE, on voit que la concentration de la population dans les zones centrales joue un rôle dans la criminalité, en ce compris le trafic de drogue, mais pas nécessairement déterminant : elle est à peu près la même à Tokyo qu’à Mexico.
En revanche, le taux de dépendance de la jeunesse, calculé comme étant le rapport entre les moins de 14 ans et la population active, serait un facteur criminogène.
Ainsi Mexico, qui détient le plus haut index de criminalité du classement, est la 16ème ville du monde pour le taux d’homicides. 95 % de la population sont concentrés en centre-ville et les jeunes y représentent 35 % de la population active.
Selon la Banque Mondiale, plus de la moitié des crimes à Mexico — un chiffre qui a triplé entre 2008 et 2010 — est commise par des jeunes, qui représentent eux-mêmes 38 % des victimes…
Conclusion : préférer Abu Dhabi, Munich, Singapour, Tokyo ou Tbilissi en Géorgie, à Caracas, San Pedro Sula au Honduras, Pietermaritzburg en Afrique du Sud (photo) et Fortaleza, au Brésil.
Ou, tout compte fait, Paris, Dublin ou Bruxelles, bien que les valeurs soient finalement très comparables…