… et remémorons-nous les accords passés ! Soyons sérieux, tout à coup les médias dans leur grande majorité s’étonnent que Brussels Airlines puisse disparaître !
D’abord, à l’ordre du jour du CA du groupe Lufthansa, figure remerciement des CEO et CFO de Brussels Airlines. Ils ont tous deux fourni un travail remarquable au cours des années passées, et défendu un modèle hybride rentable.
Bernard Gustin est à la barre depuis 10 ans… Presque un record dans l’industrie aéronautique. Le vicomte Davignon n’a d’ailleurs pas fait de commentaire à l’annonce du changement à la tête de SN. Et pourquoi ? Parce que les accords datent de 2009 !
Tout y était déjà. D’abord, la reprise de 45%, avec option pour les derniers 55%. Les conditions de reprise étaient connues de tous avec leurs avantages et leurs dangers calculés. Et passons sous silence le prêt d’urgence qui a été mis à disposition par Lufthansa au moment où SN en avait urgemment besoin.
Restons sérieux et réalistes
Nous partageons l’émotion des CEO d’entreprises belges qui soutiennent le maintien du modèle SN actuel, mais s’ils étaient assis au board d’un géant tel que LH, ils partageraient la vision de rentabilité globale du groupe. Ces mêmes CEOs ont-ils réagi de la même manière au moment de la faillite de Sabena? Ne jugeons pas l’Histoire.
Oui mais le nom, oui mais quid l’Afrique ?
Pour l’Europe sur les trajets « point to point », Eurowings peut être un nom porteur, peut-être même plus que Brussels Airlines ou…Brussels Wings.
Et l ‘Afrique? Les décideurs de Lufthansa savent ce qu’ils ont comme force ET ce qu’ils n’ont pas. Si l’Afrique reste un atout majeur pour la rentabilité globale, ils respecteront et poursuivront l’exploitation de cette force.
Ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué
Il faut savoir aussi que beaucoup de collaborateurs SN effectuent déjà la navette entre Bruxelles et l’Allemagne, et donc pour eux, la vie continue. Tout le reste est comparable à d’autres multinationales, Carrefour pour ne citer que cet exemple. Restructuration pour survivre, pour contrer les compétitions, le low cost et surtout satisfaire les besoins des clients.
Et enfin , avec le respect d’existence qui leur est dû, les syndicats ajoutent à la médiatisation le profil politique à l’approche des élections.
Bref, notre petit poucet SN (et l’ensemble de son personnel) a au moins eu le mérite de renaître des cendres de la Sabena, et a survécu jusqu’à présent. Attendons de voir comment le géant LH va utiliser les forces de notre poucet. Patience et courage à l’ensemble du personnel SN, qui pour certains, revivent des heures d’incertitude.
Ed Lin
Je partage l’explication de Monsieur Ed. Lin, ainsi que ses positions.
La seule faute de ce petit pays, souvent trop peu ambitieux lorsqu’il s’agit de se positionner sur un sujet d’envergure, est que nous n’avons pas réussi à réunir le capital suffisant pour « voler » de nos propres ailes.
Si l’option levée en 2016 par Lufthansa n’avait pas eu lieu, personne chez nous n’aurait « pris le risque » de compléter le capital pour que nous restions indépendants.