La compagnie aérienne belge clôture son troisième trimestre 2022 sur un EBIT (bénéfice avant intérêts et impôts) de 51 millions d’euros. Un retour à bonne fortune après un premier semestre encore déficitaire, qui ne lui permettra toutefois pas de sortir du rouge cette année. Mais la filiale du Groupe Lufthansa vise toujours un résultat positif en 2023.
Brussels Airlines, comme la plupart des compagnies aériennes européennes, a retrouvé le sourire cet été. Le transporteur national belge a accueilli 2,28 millions de passagers à bord de ses vols au cours du troisième trimestre 2022, soit une hausse de près de 50% par rapport aux trois mêmes mois de 2021. Cette hausse du nombre de passagers a été marquée à la fois par l’augmentation des voyages d’affaires et par la poursuite de la reprise de la demande de voyages de loisirs, avec le constat d’un été prolongé. Résultat, les revenus de la compagnie aérienne ont fortement progressé au cours du troisième trimestre, s’élevant à 436 millions d’euros, soit près de la moitié du total du résultat enregistré depuis le début de l’année (888 millions d’euros).
Cette hausse a largement contribué à l’EBIT (abréviation anglaise pour “earnings before interest and taxes”, ndr) ajusté de 51 millions d’euros au troisième trimestre, ceci malgré des charges opérationnelles ayant fortement augmenté (à 408 millions d’euros), principalement en raison de volume de production plus élevé, de la force du dollar et d’une forte augmentation des coûts du carburant, du personnel, des redevances aéroportuaires et d’autres taxes.
Nina Oewerdieck, son Chief Financial Officer, se félicite ainsi que Brussels Airlines ait “réalisé la meilleure performance trimestrielle de (son) histoire. Notre plan de redressement REBOOT Plus et les économies de coûts qui en découlent, se sont avérés fructueux. Notre entreprise a montré qu’elle pouvait voler de manière rentable, même en tenant compte de la réalité économique difficile».
Peter Gerber, CEO de Brussels Airlines, a pour sa part noté que «la réorganisation de l’entreprise en 2020 était inévitable et a permis une diminution significative de nos coûts à un moment où elle était absolument nécessaire pour survivre. Cet été, nous avons prouvé que nous étions capables de fonctionner de manière rentable ».
Brussels Airlines comptera 45 avions l’été prochain
Nina Oewerdieck précise toutefois que ce “résultat positif ne sera pas suffisant pour terminer l’année à l’équilibre”. Le troisième trimestre est traditionnellement bon pour les compagnies aériennes car il inclut les mois d’été. En raison du premier semestre difficile (-89 millions d’euros d’EBIT) et des pertes accumulées, “toujours fortement impactées par la pandémie et la hausse considérable du coût du carburant”, mais aussi par des mouvements sociaux en juin, Brussels Airlines n’atteindra pas le seuil de rentabilité pour l’ensemble de l’année. De plus, le transporteur ne prévoit pas d’atteindre plus de 80% des niveaux de 2019 en ce qui concerne le trafic d’affaires, très générateur de revenus. Mais il vise toujours un résultat positif en 2023.
Un objectif que la compagnie compte atteindre dans un climat social apaisé. “Si nous parvenons à maintenir cette position en matière de coûts et à éviter les conflits sociaux tout en nous développant l’année prochaine, je suis convaincu que nous pouvons nous diriger vers un avenir rentable» espère Peter Gerber. Un bon point pour la compagnie : la campagne d’embauche qui a suivie l’arrivée de trois nouveaux appareils (deux moyen-courriers et un long-courrier) dans sa flotte “a reconfirmé l’attractivité de l’employeur avec plus de 12.000 candidatures (dont plus de 1.800 candidats pilotes) conduisant à près de 300 nouvelles embauches”.
Brussels Airlines compte désormais 3.217 employés. Et elle va devoir encore embaucher l’an prochain avec l’arrivée de quatre avions moyen-courriers dans sa flotte, laquelle comptera 36 appareils moyen-courriers et 9 long-courriers l’été prochain (contre respectivement 30 et 8 en 2020) comme cela avait été décidé dans le cadre de REBOOT Plus. Avec cette expansion de la flotte, du réseau et du personnel, la compagnie aérienne belge déclare “atteindre la croissance prévue quatre ans plus tôt qu’envisagé”.
Brussels Airlines remboursera le prêt de l’Etat d’ici la fin de l’année
En juillet 2020, le gouvernement fédéral belge avait accordé à Brussels Airlines une enveloppe de stabilisation de 290 millions d’euros pour surmonter la crise sanitaire. Le transporteur vient d’annoncer qu’il allait rembourser le prêt de l’État d’ici la fin de l’année, avec le soutien du groupe Lufthansa qui témoignerait avec cette injection de capital qu’un “avenir rentable pour Brussels Airlines est à portée de main».
