Altria, le fabricant des cigarettes Marlboro, a décidé de se diversifier dans le cannabis à coups de milliards. Notre chroniquer économique nous explique comment les grandes multinationales du tabac s’adaptent à la baisse du tabagisme en Occident.
Les géants du tabac s’adaptent aux nouveaux modes de consommation à coups de milliards. Le cas d’Altria en est l’exemple le plus frappant.
La société Altria n’est pas connue du grand public, pourtant, c’est le pendant de Philip Morris. Altria est surtout connue au travers de sa marque Marlboro. Son fameux cow boy est déjà confronté depuis plusieurs années aux campagnes anti-tabac dans le monde occidental. Plutôt que d’attendre que son business ne s’envole en fumée, la direction d’Altria a décidé d’investir dans le cannabis, dans la cigarette électronique et même le tabac chauffé.
Si vous vous posez la question de savoir pourquoi Altria investit dans 3 directions différentes, c’est parce que les dirigeants d’Altria hésitent sur la direction que prendra le marché demain ou après-demain.
La seule certitude, c’est que les grands cigarettiers mondiaux comme Philip Morris et Altria doivent s’adapter à un moindre taux de tabagisme dans les pays occidentaux.
Dans le doute de ce que réserve l’avenir, la maison-mère de Marlboro investit dans les 3 secteurs qui ont le vent en poupe en ce moment.
D’abord, Altria a racheté pour 1.8 milliard de dollars 43% des parts du groupe canadien Cronos. C’est en soi un très gros pari sur le secteur du cannabis, car le Canada est devenu le deuxième pays au monde à en autoriser la consommation pour des usages récréatifs ou thérapeutiques. Or, justement, Cronos commercialise aussi bien du cannabis à usage thérapeutique qu’à usage récréatif.
« Les géants du tabac s’adaptent aux nouveaux modes de consommation à coups de milliards »
Même si aux Etats-Unis le cannabis reste encore illégal au niveau fédéral, la maison-mère de Marlboro fait le pari d’être ainsi prête lorsque le cannabis sera autorisé aux Etats-Unis. Et puis, à lui seul, le Canada représente déjà un marché de 6 milliards de dollars par an !
Ensuite, le deuxième secteur dans lequel Altria essaie de se diversifier, c’est la cigarette électronique. Aux Etats-Unis, il y a un fabricant de e-cigarettes qui fait un tabac, sans jeux de mots, c’est la société Juul. Pourquoi ? Parce que ses vapoteuses ont un design très épuré et ressemblent à une clé USB : elles plaisent donc aux amateurs de cigarettes électroniques. La société Juul est même devenue le numéro un de la cigarette électronique aux USA. Et donc, ni une ni deux, Altria a versé presque 13 milliards de dollars pour prendre un tiers du capital de cette société.
Comme si cela ne suffisait pas encore, Altria investit aussi dans les cigarettes chauffantes à base de tabac. En fait, selon mes confrères du Temps, Altria ressemble à Cerbère. Vous savez, c’est ce chien à trois têtes qui garde l’enfer dans la mythologie grecque.
En quelque sorte, Altria, c’est le Cerbère des temps modernes. Cette multinationale investit dans 3 segments différents pour s’assurer que quoiqu’il arrive, les fumeurs tireront sur l’un de ses produits et surtout qu’ils resteront dépendants de la nicotine.