Destination méconnue, ou presqu’inconnue des Belges. C’est sur base de ce constat que la Bosnie-Herzégovine décide d’ouvrir un office de tourisme en Belgique à la rentrée. Et d’impliquer les AV dans la découverte de ce petit pays des Balkans.
Ambassadeur de Bosnie-Herzégovine auprès de la Belgique et du Luxembourg, Erol Avdovic a réservé une petite salle dans l’immeuble qui abrite l’ambassade, à Bruxelles. Aux murs, des dessins d’enfants – « la fille de notre secrétaire », sourit l’ambassadeur, en poste à Bruxelles depuis moins de deux ans et soucieux de faire découvrir son pays.
Journaliste primé et ancien correspondant auprès de l’ONU, l’homme sait que le marché belge n’est pas à négliger et est heureux d’annoncer la création d’un office de tourisme en Belgique, dès la rentrée prochaine. « C’est le bon moment, je sens les bonnes vibrations dans tous les secteurs et nous entretenons d’excellentes relations diplomatiques avec votre pays. »
Du Leisure et du MICE
Pourtant, pas de représentant de la presse pour cette présentation cordiale – sauf Pagtour. « Ils ont répondu qu’ils étaient intéressés par un voyage mais pas libres pour cette rencontre » confie Damir Devedzic de Go2Bosna et de DAL Projects – deux sociétés qui mettent en avant les atouts d’un tourisme d’affaires qui, selon lui, a aussi une place à prendre.
« Evidemment, notre pays n’est pas dans le top des destinations des Belges : 5.974 visiteurs en 2022 et 6.981 en 2023, sur plus d’un million de touristes mais alors que 65% de nos visiteurs viennent d’Europe… Mais on veut vous attirer ! Les hommes d’affaires et aussi surtout les familles. »
Sarajevo sur la bucket list de tout voyageur
Et de déballer les atouts de cette petite république davantage connue pour sa capitale que pour ses vingt kilomètres de plages. « Tout professionnel du voyage doit avoir notre capitale sur sa bucket list ! » précise l’ambassadeur. Surnommée la Jérusalem d’Europe, Sarajevo est en effet un carrefour historique de l‘Islam, du judaïsme, du catholicisme et de la religion orthodoxe. Et son offre culturelle est très riche – cinéma, danse, musique, littérature. Un city trip idéal, selon les orateurs d’un soir. Qui ajoutent immédiatement que c’est la nature qui est son principal atout. Avec le vin et un budget très bon marché quand on vient de l’Europe de l’Ouest.
L’obligation de penser durable
Une présentation visuelle du « pays géographiquement petit mais grand pour ses intérêts touristiques », propose une population très accueillante, des paysages de rêve, des rivières aux kilomètres d’eau potable pour les randonneurs, des sites labellisés « plus beaux villages » et une « route des vins » comme en France. « Peu de plages, pas de croisière, mais un climat méditerranéen, des cascades à revendre et des activités et des aventures pour tous. » Aidé par l’USAID, le pays doit aussi penser « durable » pour chaque initiative touristique.
L’aérien, le point sensible
Tout cela à 1.600 kms de la Belgique, que les organisateurs de voyage bosniens qui ont suscité cette initiative suggèrent de parcourir en voiture : « Il y a tellement de beaux stops possibles sur la route. En passant par la Croatie. » Damir Krupalija, Executive Director de BH Passport, est obligé d’ajouter que l’aérien reste le plus dur. « Le jour où nous aurons une ligne directe de Bruxelles, ce sera très facile. Nous avons des contacts avec Brussels Airlines, qui sait ? » En attendant, pour rejoindre Sarajevo, il faut partir de Charleroi avec Ryanair ou faire un stop au départ de Bruxelles avec Brussels Airlines et Austrian Airlines – soit 4-5h pour être sur place.
Premier famtrip du pays
Parallèlement à l’ouverture d’un office de tourisme, la Bosnie-Herzégovine prépare son premier famtrip. « Les agents de voyages ne vendent pas notre pays car les clients ne demandent pas, et ils ne demandent pas parce qu’ils ne connaissent pas… Il n’y a pratiquement pas de diaspora en Belgique et on ne parle pas de nous. Avec ces initiatives, au moins, les AV pourront proposer quelque chose de nouveau. Ils sauront qu’ils peuvent travailler avec nous » déclarent, optimistes, les deux réceptifs présents – « Nous nous occupons de tout, de l’hébergement à la location de vélo en passant par des expériences et des belles rencontres. »
Congrès UPAV-VVR en 2025 ?
Pour le famtrip, quelques jours en septembre ou octobre, des conditions seront posées – un fee remboursé après des ventes et peu de places pour une immersion plus efficace. Des événements B2B et B2C sont aussi en préparation.
Mais l’offensive ne s’arrête pas là. La proposition d’organiser le congrès de l’UPAV-VVR en 2025 a bel et bien été exprimée. Avec le support du ministère du tourisme, le pays peut offrir le doublé Sarajevo-Mostar pour 200 participants. Le CEO de la VVR, Koen van den Bosch, et Sébastien Pauwels de BTC, présents, ont écouté avec attention cette initiative. On a même entendu évoquer, en coulisses, l’idée de pallier la mauvaise offre aérienne en affrétant un vol spécial TUI… A suivre.