Les regrets sont éternels, dit-on. Il n’entre pas dans nos intentions de comparer les produits Boeing avec ceux d’Airbus, mais seulement de faire un constat : il manque un avion chez Boeing ! Voici un résumé de ce que pensent les experts de cette situation.
Un oubli dans la gamme
On ne sait trop pourquoi le constructeur de Seattle a échoué avec ses modèles B757 (monocouloir) et B767 (bi-couloir). Il n’y a pas cru, et les utilisateurs non plus. Alors le constructeur s’est consacré à deux tâches : sortir le très moderne B787, un long voire très long-courrier très avancé technologiquement, et faire évoluer jusqu’au maximum de ses possibilités l’increvable B737, avec les modèles MAX.
Un marché de 5.000 avions !
Pendant ce temps, en plus des A380 et A350, Airbus sortait ce qu’il manque à Boeing : les A320 et surtout A321 de type NEO, qui ne sont pas encore au bout de leur possible développement comme l’est le B737.
L’enjeu est énorme : les clients potentiels (et surtout les LCC) veulent un avion de plus de 200 sièges avec un rayon d’action de 5200 miles, c’est-à-dire capable de relier la côte Est avec l’Europe. Le marché est estimé à 5000 appareils ! Après de très longues tergiversations, il semble que Boeing s’est enfin décidé à sortir ce nouvel avion, dores et déjà baptisé 797, et prévu pour une entrée en service en 2025.
Le choix sera difficile : Boeing ne peut plus se planter.
Boeing semble se diriger vers un concept de bi-couloir, ce qui fait un peu sourire du côté d’Airbus, qui a tenté l’expérience naguère avec son A310, un avion dont le poids et la traînée ne produisaient aucune économie par siège par rapport aux longs monocouloirs.
La construction ne débutera pas avant 2018, parce que pour le moment Boeing est trop occupé à sortir et certifier ses B737MAX9 et 10.
Il faut aussi des moteurs…
Et puis, principale pierre d’achoppement, le moteur de cet avion n’existe pas encore ! Il faudrait un moteur de 40.000 à 45.000 lbs de poussée. Donc un très gros moteur.
Et c’est bien pourquoi le B737 ne peut pas évoluer plus loin : son architecture avec une aile très basse ne permet pas d’y fixer un moteur plus gros qu’actuellement. Et rehausser le train d’atterrissage est un travail qui demanderait une révision totale de l’architecture de l’avion.
Que pense Airbus de tout ça ?
Avec beaucoup de calme, on dit du côté de Toulouse que lorsque ce B797 sortira, il y aura déjà des milliers d’A321 en service partout, et le retard à rattraper par Boeing sera considérable. Sans compter que l’A321 pourrait facilement être équipé d’une nouvelle aile, et que l’A330 pourrait aisément être allongé. Bien sûr un nouvel avion aura toujours un avantage en terme de technologie, mais les avions modifiés et allongés seront toujours beaucoup moins cher.
On comprend donc pourquoi Boeing a hésité si longtemps… On suivra tout ça avec le plus grand intérêt.