Volera-t-on un jour dans un gros avion sans pilote ? Oui si l’on s’en tient à l’aspect technique. Mais la barrière psychologique sera très difficile de franchir…
Airbus utilise actuellement un A350-1000 équipé de systèmes de vision, réelle et informatisée, afin par exemple de trouver un aéroport de diversion de façon entièrement autonome, au cas où le (les) pilote(s) seraient dans l’incapacité de le faire. Ce programme nommé Dragonfly permettra bien d’autres services dans le domaine de l’automation du pilotage, notamment le “taxiing”, comme le détaillait ces jours-ci le magazine Aviation Week : ATTOL (pour Autonomous Taxi Takeoff and Landing) est déjà en application à Toulouse, et une série de vols tests ont déjà été effectués. La prochaine étape selon Airbus est la certification.
Le programme Dragonfly équipe l’A350 de caméras et de matériel informatique (développé entre autres par l’unité de recherche d’Airbus dans la Silicon Valley). Il permet l’analyse des images captées et la communication automatisée avec le contrôle de trafic au sol, de même que la communication à bord en audio et en visuel capable de remplacer l’équipage.
L’avion est aussi équipé d’un système de descente rapide automatique en cas de dépressurisation, et au cas où le pilote n’interviendrait pas lui-même dans les 15 secondes. Dragonfly est capable de sélectionner seul un aéroport de diversion, tout en tenant compte de facteurs comme la météo, la nature du terrain, les zones réservées au vol, etc. Le challenge pour Airbus est maintenant de développer ce système pour le monde entier, en y intégrant des données complexes comme les fuseaux horaires, la vision nocturne, la météo, etc. C’est-à-dire qu’il faudra développer des algorithmes qui tiennent compte de toutes les variables opérationnelles.
On n’y est pas encore : ATTOL pour le moment est focalisé sur des opérations de jour sur un aéroport (Toulouse), alors qu’il faudrait le rendre opérationnel sur 2000 aéroports, aux conditions très variables. On n’y est pas encore, mais on avance. Et sans doute vers plus de sécurité, ce qui est toujours l’essentiel en aviation.