Attention à la « pensée magique », plus dangereuse que le coronavirus!

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Les Bourses ont paniqué ce lundi, tous les indices boursiers sont passé au rouge… Après avoir ignoré la menace du coronavirus pendant plus d’un mois, les investisseurs semblent se réveiller

Ce lundi était une journée noire pour les Bourses du monde entier. La Bourse américaine a dévissé et les Bourses européennes ont également piqué du nez, en particulier à Milan puisque le tourisme compte pour 13% du PIB de l’Italie. En réalité, si la Bourse a aussi mal réagi, c’est parce que l’inquiétude des investisseurs a grimpé d’un cran suite à la multiplication des cas mortels en Italie du nord, mais aussi parce que clairement l’épidémie se propage presque partout dans le monde.

Les investisseurs sont donc devenus très nerveux et ils vendent les actions des secteurs les plus susceptibles d’être affectés par le ralentissement de la croissance mondiale ou parce que leur marché principal est le marché chinois. C’est la raison pour laquelle, les actions des compagnies aériennes et du secteur automobile sont bradées en ce moment.

Les autres baromètres de cette nervosité des investisseurs sont assez classiques : ils s’arrachent en ce moment la dette américaine, l’or a également leur faveur car le métal jaune a atteint des cours qu’on n’avait plus vus depuis 7 ans, quant au pétrole (c’est aussi un bon baromètre de l’état de santé du commerce international) son cours est en chute libre !

Quant à la Chine, elle a perdu la face

Son gouvernement l’a encore montré en expulsant 3 journalistes du Wall Street Journal, qui ont osé publier une enquête intitulée « La Chine, l’homme malade de l’Asie ». Un geste qui n’était plus arrivé depuis des lustres et qui illustre la nervosité des autorités chinoises car clairement la 2ème puissance économique du monde montre qu’elle a un système de santé publique digne d’un pays du tiers monde.

Le plus étonnant dans la journée de lundi, c’est que les Bourses ont mis au final un mois pour réagir négativement à l’épidémie du coronavirus : les investisseurs ont cru que cette épidémie ne durerait pas trop longtemps et que le commerce mondial rebondirait très vite. D’ailleurs, jusqu’à vendredi dernier, les Bourses n’arrêtaient pas d’enchainer record sur record comme si elles avaient décidé d’ignorer le virus, comme si par miracle, ce virus allait rester cantonné en Chine. Erreur, erreur magistrale de jugement !

Aujourd’hui la multiplication des pays affectés a fait changer l’état d’esprit des investisseurs car ils ont compris que les chaînes logistiques, donc les sources d’approvisionnement, risquaient de se bloquer. Jusqu’à présent, les multinationales se taisaient car elles ne voulaient pas effrayer leurs actionnaires ou écrire des choses qui pourraient blesser le gouvernement chinois, mais les langues commencent à se délier…

Les investisseurs ont trop fait confiance aux banquiers centraux. Ils partaient du principe que si les choses tournent mal, ces banquiers centraux baisseront les taux d’intérêt pour éviter que tout le monde ne soit pris à la gorge. Autrement dit, nos investisseurs réagissent comme des habitants de tribus primitives, ils pensent ou pensaient que les sorciers (les banquiers centraux) avaient une sorte de vaccin qui les immuniseraient contre tous les maux…

En clair, la baisse des taux d’intérêt est considérée comme une sorte de vaccin contre les dégâts du coronavirus : c’est ce qu’on appelle la pensée magique. Et cette pensée magique est, hélas, plus dangereuse que le virus car elle empêche de voir la réalité !

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