Après Thomas Cook, TUI : la fin des dinosaures

Dans un édito au vitriol, Dominique Gobert épingle TUI chez notre confrère L’Echo Touristique où il n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser « des prétentions arrogantes, un mépris total de la gestion et surtout, un mensonge éhonté » de la part du tour-opérateur allemand : « 17 ans de stupidités, 17 ans de fourberies, des centaines de millions d’euros perdus ».

TUI France a en effet enregistré plus de 100 millions d’euros de pertes comptables par an depuis 2011. On arrive au milliard de pertes cumulées… Et la crise du Covid-19 aura déjà coûté 1,4 milliard d’euros à sa maison mère rien qu’au seul dernier trimestre…

En Belgique, où le tour-opérateur a pourtant rarement démérité, il sera sans doute un nouvelle victime de l’incurie des dirigeants du groupe international: cinq TUI shops ont déjà fermé leurs portes, et les 2.600 salariés de l’entreprise craignent pour leur emploi. A juste titre, hélas… Et les changements à sa direction (lire par ailleurs) ne feront sans doute que retarder l’inévitable. En France, les salariés, largement encartés à la CGT, appellent à la grève le 8 septembre mais cela ne devrait pas suffire à rassurer.

Car comment encore imaginer la survie d’une entreprise qui a perdu 98 p.c. de son chiffre d’affaires dans un contexte, qui plus est, de crise sanitaire et économique ?

Le même sort ?

Deux jours auparavant, PagTour avait annoncé la probable faillite de Thomas Cook, ce qui nous avait valu un tombereau d’injures : nous ne connaissions rien au tourisme, nous ne savions pas lire un bilan, etc.

Notre réponse aux employés du groupe, dont nous comprenions évidemment les inquiétudes, avait été de leur conseiller de chercher un autre job. Nous le disons aujourd’hui avec la même conviction : TUI risque bien de subir le même sort. On pointera bien entendu le Coronavirus comme la cause de la catastrophe, mais on voit bien qu’il n’en est rien.

Le groupe ne peut même pas compter sur ses actifs : qui voudrait de ses navires de croisière, quand les plus grands opérateurs revendent déjà ceux qu’ils n’envoient pas à la casse ?

Quelle compagnie aérienne serait preneuse de ses avions bleus alors que leurs propres machines sont clouées au sol depuis des mois ?

Au secours ! Thomas Cook revient !

Pour les grands naïfs qui croiraient encore que les grandes marques ont besoin des agences de voyage, la presse professionnelle espagnole rapporte que Thomas Cook, racheté 13 millions — une aumône ! — par le groupe chinois Fosun, vient de réapparaître sous la forme d’une OTA, d’une agence de voyage en ligne, donc, « mais avec de plus grandes ambitions » précise-t-elle, celles de proposer non plus seulement un voyage, mais un « style de vie ».

Ainsi, en plus d’acheter un voyage, on peut aussi acheter des produits locaux dans les endroits à visiter. Fichtre ! Quelle audace ! En deux jours, l’application aurait été chargée 110.000 fois. Pour un bon milliard de Chinois, tout reste relatif

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