Le prochain été devrait être de nouveau compliqué pour Schiphol Amsterdam, du fait d’une pénurie persistante de personnel, de ses difficultés pour recruter. A ces situations conjoncturelles devrait progressivement s’ajouter une contrainte autrement plus durable, liée à la décision d’un gouvernement de coalition sous pression de sa composante écologique (l’Etat néerlandais est actionnaire majoritaire de l’aéroport) – de plafonner le nombre de vols sur Amsterdam-Schiphol à 440 000 par an contre 500 000 avant la pandémie de Covid-19. Soit une baisse du nombre de mouvements d’avions de 12% à compter de novembre prochain. Ce qui provoque l’ire des acteurs du transport aérien (notre article Amsterdam-Schiphol : les compagnies aériennes attaquent le gouvernement néerlandais).
L’objectif n’est pas seulement de réduire l’empreinte carbone, mais également de lutter contre les nuisances sonores. L’aéroport vient ainsi d’annoncer trois mesures fortes ce 4 avril, qui entrent en résonnance avec sa décision de limiter les mouvements d’avion, et devraient être effectives au plus tard en 2025-2026. L’une d’elle vise les vols de nuit : aucun avion ne décollera plus entre 0h00 et 6h00, et aucun atterrissage ne sera autorisé entre 0h00 et 5h00. Toujours afin de réduire les nuisances sonores, Schiphol souhaite adopter une approche plus stricte à l’égard des avions les plus bruyants.
L’aéroport veut aussi interdire les jets privés, l’aviation d’affaires étant à l’origine de rejets de CO2 par passager « disproportionnés » (vingt fois plus qu’un vol commercial), ceci sans parler des nuisances sonores. Le gestionnaire de la plateforme ajoute qu’entre un tiers et la moitié des trajets en avion privé concernent des destinations de vacances, la plupart d’entre elles étant desservies par des vols commerciaux. Schiphol a par ailleurs annoncé l’abandon de son projet de piste supplémentaire.
VDM